Nous voulons avant tout faire la différence entre le monde et la création. La création est l’œuvre de Dieu et elle est bonne.
Du grec kosmos, le monde, quant à lui désigne:
- La multitude sans Dieu, la masse des hommes séparés de Dieu, ceux qui sont hostiles à Christ ou encore
- Les affaires du monde, la masse des choses terrestres. La totalité des biens terrestres, les richesses, avantages, plaisirs, etc, qui bien que creux, fragiles et fugitifs, poussent au désir et éloignent de Dieu.
A la lumière de cette définition, il est clair que le disciple de Christ ne voudra certainement pas faire partie du monde ou encore appartenir au monde pour reprendre les termes du Seigneur:
Jean 15 :19 (SEM) « Si vous faisiez partie du monde, il vous aimerait parce que vous lui appartiendriez. Mais vous n’appartenez pas au monde parce que Je vous ai choisis du milieu du monde. »
Mais alors, si Jésus nous a choisis du milieu du monde est-ce à dire que le disciple de Jésus est appelé à vivre une vie monastique, une sorte de réclusion, hors de la société? Ou juste dans un quartier général uniquement en compagnie de personnes qui partagent sa foi?
Le disciple de Jésus est celui qui a accepté Jésus comme son Seigneur, son Roi. Il est citoyen de Son Royaume ou du Gouvernement de Dieu. Mais parce que ne vivant pas dans sa « patrie » il est pour ainsi dire un envoyé ou représentant du Royaume de Dieu dans le monde. Précise Jésus en Jean 17 :18 (LSG) « Comme Tu m’as envoyé dans le monde, Je les ai aussi envoyés dans le monde. » Christ nous a choisis pour nous envoyer dans le monde. Quelle attitude le Chrétien doit-il alors avoir vis-à-vis du monde?
En tant que disciples du Christ, nous voulons nous inspirer de Son exemple parfait. Le texte de Jean 3:16 (LSG) est on ne peut plus clair: Car Dieu a tant aimé le monde qu’Il a donné Son Fils unique, afin que quiconque croit en Lui ne périsse point, mais qu’il ait la vie éternelle.
Dieu a aimé le monde ou les hommes qu’Il a donné Son Fils, le Fils a aimé le monde et Il a donné Sa vie. Ainsi, le principe directeur du disciple vis-à-vis du monde c’est l’amour. L’homme est la création de Dieu et Le Père est resté attaché à Sa création. C’est fort de cet attachement que Christ donne la mission principale du disciple énoncée en Matthieu 28 : 19-20A (SEM) « Allez donc dans le monde entier, faites des disciples parmi tous les peuples, baptisez-les au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit ; et apprenez-leur à obéir à tout ce que Je vous ai prescrit ».
Autrement dit, nous, disciples de Christ, avons comme devoir d’aimer les personnes. En faire des disciples à leur tour, est une expression de cet amour.
Il est intéressant de considérer notre position par rapport à la fonction d’un diplomate. Le représentant diplomatique applique la politique étrangère du pays qu’il représente dans le but de préserver ses intérêts dans le pays hôte. Il s’intègre dans ce pays mais reste promoteur de la culture de son pays, de sa langue, de son économie etc. Pareillement, le Gouvernement de Dieu, notre mère Patrie, a également ses usages, ses normes, ses lois, son langage, ses célébrations. Le peuple de Dieu a donc pour mission d’apporter dans le monde l’ordre et la bénédiction provenant de leur patrie.
Ainsi, le disciple de Jésus participe à la vie sociale, politique et économique de la cité. Il « va dans le monde » en s’impliquant en fonction de son âge et de sa position, selon son talent dans : les médias, le divertissement, l’éducation, les affaires ou les finances etc.
C’est de ces « lieux-là », dans le monde, que le disciple doit révéler le Règne du Christ, Son Gouvernement. Le peuple de Dieu doit briller dans ces domaines de la société, mettant en avant la culture et les valeurs du Royaume telles que l’excellence, l’honnêteté, la générosité, la joie, la valorisation d’autrui, l’amour…Toutefois, il garde son identité. Il ne transige pas et refuse tout compromis. Et quand il arrive que les intérêts du Royaume de Dieu sont en porte-à-faux avec ceux du monde, le choix du disciple est clair: « Il faut obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes. » Actes 5 : 29 (LSG)
En conclusion, le citoyen du Gouvernement de Dieu est la lumière du monde. Pour éclairer le monde, il doit en être, à la bonne distance. S’en distinguer et, cependant, se tenir à la bonne position pour l’éclairer. Pour reprendre les termes d’un enseignant de la Bible, il est en ce monde « inséré mais pas intégré ». Ce qu’il souhaite c’est que vienne le Royaume de Dieu. Il prie que Sa volonté s’étende sur la terre ou le monde comme au ciel. Il veut que cela commence par lui-même, dans son quotidien dans ses pensées, dans ses paroles et dans ses actions. Et tandis qu’il le fait, il a l’assurance donnée par le Christ « Et voici, Je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la fin du monde ». Matthieu 28 :20B (LSG)