Dans la Bible, nous trouvons de nombreux passages qui nous enseignent sur l’usage de la parole, à la fois dans l’Ancien et dans le Nouveau Testament. C’est bien la preuve que nous n’avons pas intérêt à négliger cet aspect dans notre marche chrétienne.
Mais pourquoi est-ce si important, voire crucial, de s’y attarder ? Quel impact cela peut-il avoir sur nos vies, de soigner son langage et de savoir se taire ou parler quand il le faut ?
Pour répondre à cette question, je vous propose d’étudier quelques passages bibliques, sélectionnés parmi tant d’autres et issus des deux testaments.
1/ Ecclésiaste 3 : 7 (LSG) « Il y a un temps pour se taire, et un temps pour parler. »
Comme quoi, se taire est parfois tellement important et même salvateur. Si la nature nous oblige à reconnaître le temps du repos (au coucher), et le temps d’activités (au réveil), alors pourquoi ne pas nous aussi accorder un temps de repos à notre langue? Si tout le monde parlait sans cesse, qui écouterait qui au final?
Sache dès à présent, reconnaître le temps où tu dois te taire!
2/ Jacques 3 : 2 (S21) « Si quelqu’un ne trébuche pas en paroles, c’est un homme mûr, capable de tenir tout son corps en bride. »
Ici, on parle de « trébucher » en paroles, dans la version Louis Segond, il est question de « broncher » en paroles. Voici des synonymes : murmurer, protester, se plaindre, râler, manifester de la mauvaise humeur. Ce qui revient à pécher par la langue.
Un homme « mûr », est à comprendre au sens de sage, ou parfait.
Ce que l’on peut déduire de ce passage est que par la maîtrise de la langue et des paroles que l’on prononce, l’on fait preuve de sagesse et de maîtrise de soi d’une part. D’autre part, cela me permet de maîtriser ma chair, de diminuer ou neutraliser toute tendance à pécher, en d’autres termes à empêcher la manifestation du péché.
Le péché par la langue ouvrirait donc une porte au péché en actes. Par mes paroles je peux assujettir la chaire. Pourquoi ? Parce que la parole est créatrice, et selon le choix de ces paroles, je serai moins enclin à pécher.
La parole libère une onde, une énergie, qui devient esprit et vie, et cela impacte notre corps et/ou notre environnement. Or, si je ne pèche pas par la langue, je ne donne pas accès au diable. Si je suis sage, prudent(e) en paroles, je serai sage en actes.
Il y a même certains cas où il nous faut avoir l’intelligence de ne pas réagir. Proverbes 9 : 8 (LSG) « Ne reprends pas le moqueur, de crainte qu’il ne te haïsse ; Reprends le sage, et il t’aimera. »
3/ Jacques 3 : 5 (LSG) « De même, la langue est un petit membre, et elle se vante de grandes choses. Voici, comme un petit feu peut embraser une grande forêt. »
Pour ceux qui ont une bouche dite « autorisée » selon Dieu, les mots qu’ils prononcent avec leur petite langue peuvent avoir un impact de grande ampleur, en bien ou en mal. La langue peut être à l’origine de dégâts considérables qui peuvent détruire nos vies.
Proverbes 18 : 21 (LSG) : « La mort et la vie sont au pouvoir de la langue ; Quiconque l’aime en mangera les fruits. »
4/ Proverbes 10 : 19 (LSG) « Celui qui parle beaucoup ne manque pas de pécher, Mais celui qui retient ses lèvres est un homme prudent. »
C’est le péché du bavardage ou commérage, et de la vantardise. Il y a des situations où nous avons intérêt à garder notre bouche fermée, notamment concernant nos projets par exemple. Parfois, dans l’enthousiasme, nous ne nous méfions pas assez de l’Homme, et l’on va jusqu’à aller confier nos projets et nos soucis à des « loups », et un beau jour cela se retourne contre nous…
La Bible nous met en garde sur le fait de ne pas nous confier en l’Homme, mais plutôt en Lui (Cf. Jérémie 17). Prudence donc, les loups sont parmi nous (Matthieu 10 :16).
5/ Colossiens 4 : 6 (LSG) « Que votre parole soit toujours accompagnée de grâce, assaisonnée de sel, afin que vous sachiez comment il faut répondre à chacun. »
Ce qui implique de penser, de prendre un petit temps de réflexion avant de s’exprimer, selon le contexte et la personne en face de nous. Ceci afin de bien choisir et adapter nos propos et s’exprimer avec tempérance, au lieu de réagir au quart de tour, sans réfléchir et risquer de provoquer un conflit par exemple, ou d’offenser l’interlocuteur.
Il y a ce proverbe du monde qui dit de « tourner sept fois sa langue dans sa bouche avant de parler », ça rejoint la même idée.
C’est comme mettre du miel sur le bout de la langue, car il y a une manière de dire les choses, et nous devons être capables de dire certaines vérités délicates en « portant des gants », pour atténuer le plus possible l’impact négatif créé chez l’autre au niveau émotionnel et psychologique. Comme dans le cas des enfants par exemple.
Dieu n’est pas pour la violence et les disputes. Ce qui entre en résonnance avec le verset suivant : « Ainsi, que tout homme soit prompt à écouter, lent à parler, lent à se mettre en colère, car la colère de l’homme n’accomplit pas la justice de Dieu » Jacques 1 : 19-20 (LSG).
Philippiens 2 :14 (PDV2017) « Faites tout sans vous plaindre et sans discuter. »
Se plaindre et contester la volonté de Dieu revient à pécher. Cela témoigne de l’incrédulité, d’un manque d’obéissance à Dieu et même de résistance.
6/ Ephésiens 5 : 4 (PDV2017) « Pas de paroles grossières ni stupides ni sales. »
Apocalypse 21 : 8 (LSG) « Mais pour les abominables, […] et tous les menteurs, leur part sera dans l’étang ardent de feu et de soufre, ce qui est la seconde mort. »
Le mensonge est également une manière de pécher par la langue, et si c’est un mode de vie, cela mènera dans le feu de la géhenne. Les manipulateurs par exemple sont des menteurs invétérés.
7/ Matthieu 7 : 1 (LSG) « Ne jugez point, afin que vous ne soyez point jugés. »
Si je me permets de juger autrui, dans le sens de critiquer, alors je m’expose à être jugé en retour, et ce, même à tort. Dans la mesure du possible, évitons la critique facile.
Malheureusement, que ce soit dans le monde et même dans le corps de Christ, nous sommes souvent enclins à critiquer les autres facilement. C’est ouvrir la porte aux critiques envers nous-mêmes.
Abstenons-nous de juger les autres – créés à l’image de Dieu comme nous- sur leurs croyances, leurs choix, leur apparence physique, leur style vestimentaire, leur mode de vie, etc. Efforçons-nous d’être neutres, tolérants malgré la différence; car Dieu seul est juge…
8/ Jacques 3 : 10 (LSG) « Par elle [la langue] nous bénissons le Seigneur notre Père, et par elle nous maudissons les hommes faits à l’image de Dieu. De la même bouche sortent la bénédiction et la malédiction. Il ne faut pas, mes frères, qu’il en soit ainsi. »
Ainsi donc, il y a plusieurs manières de pécher par la langue : le bavardage, la vantardise, les plaintes, les mauvaises réactions, la médisance, le jugement, le dénigrement, le langage grossier, outrageux et/ou sale, le mensonge, maudire son prochain.
Tous ces mauvais usages de la langue ouvrent la porte aux démons dans nos vies, et au péché en actes. En outre, le péché de la langue nous souille, souille la bouche, le corps, l’âme et le vêtement spirituel, mais souille aussi les autres quand nous les critiquons et les injurions par exemple.
9/ Matthieu 15 : 11 (LSG) « Ce n’est pas ce qui entre dans la bouche qui souille l’homme ; mais ce qui sort de la bouche, c’est ce qui souille de l’homme. »
10/ Jacques 3 : 6 (LSG) « La langue est placée parmi nos membres, souillant tout le corps, et enflammant le cours de la vie. »
Ainsi donc, nous en venons à la conclusion que celui qui maîtrise sa langue maîtrise aussi mieux son corps et sa vie, et se préserve de la souillure. Alors soignons notre langage, demandons à Dieu de le sanctifier, et sachons choisir les réactions et termes appropriés en fonction du contexte. Aussi, ayons l’humilité et la sagesse de nous taire quand il le faut.
Parlons peu mais bien, avec prudence, mesure, et pesons aussi l’émotion que nous y mettons car elle peut impacter également l’interlocuteur, tout cela dans un souci de se faire entendre en évitant le plus possible tout conflit, l’offense. Ainsi, nous éviterons de donner accès au diable, et maintiendrons un climat de paix. Dieu nous exhorte, en général, à rechercher la paix avec tous autant que possible.
Dans un prochain article, nous allons évoquer les différents usages de la langue que Dieu attend de nous.