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Les difficultés de la vie de pasteur

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En tant que pasteur assistant dans mon église locale, et en observant mon pasteur, j’ai réalisé que le ministère pastoral est un travail difficile. Même entre collègues pasteurs, il est souvent impossible de connaître pleinement les luttes de l’autre. C’est un appel divin lancé à une personne qui a besoin de la force de Dieu pour tenir et accomplir sa mission.

Accepter l’appel de Dieu à devenir pasteur, c’est accepter de faire face à plusieurs difficultés. De celles que la plupart des gens ne comprendront et ne verront jamais. Bien que cette vocation soit une expérience unique, elle comporte des défis considérables.

Nous allons les explorer dans cet article.

Le sacrifice de sa vie

Être pasteur, c’est accepter de sacrifier sa vie sur l’autel du ministère, comme une offrande à Dieu. Cela implique souvent de mettre ses rêves personnels de côté et de renoncer à ses propres plans pour suivre la voie que Dieu a tracée. 

De nombreux pasteurs témoignent avoir eu des projets de devenir ingénieur, comptable ou homme d’affaires prospères. Mais l’appel de Dieu a réajusté leurs trajectoires. 

Marc 1 : 17-18 (LSG) : « Jésus leur dit : Suivez-moi, et je vous ferai pêcheurs d’hommes. Aussitôt, ils laissèrent leurs filets, et le suivirent. »

Toutefois, sacrifier sa vie, ses rêves en tant que pasteur ne doit pas être considéré comme un problème. Mais devrait plutôt être considéré comme un privilège de servir les desseins de Dieu dans sa génération. C’est un appel qu’il faut embrasser avec joie et reconnaissance !

La charge émotionnelle

En théologie pastorale, il est enseigné que la prédication est comme la pointe d’un iceberg. Elle représente une infime partie du travail d’un pasteur. Le plus grand défi consiste souvent à être en première ligne pour écouter et soutenir les membres de l’église dans des moments difficiles.

Un pasteur entend parfois des choses que personne d’autre n’entend, des secrets qu’il est appelé à garder en raison de la confiance qui lui est accordée. Il devient le dépositaire de nombreuses peines et luttes, ce qui peut être émotionnellement épuisant.

Cependant, la Bible donne un précieux conseil dans Exode 18 : 21-22 (LSG) : « Choisis parmi tout le peuple des hommes capables, craignant Dieu, des hommes intègres, ennemis de la cupidité ; établis-les sur eux comme chefs de mille, chefs de cent, chefs de cinquante et chefs de dix. Qu’ils jugent le peuple en tout temps ; qu’ils portent devant toi toutes les affaires importantes, et qu’ils prononcent eux-mêmes sur les petites causes. Allège ta charge, et qu’ils la portent avec toi. » 

Afin de pouvoir alléger la charge émotionnelle, le pasteur peut déléguer l’autorité sur des dirigeants qui peuvent les soutenir dans cette tâche. Le poids est allégé lorsque plusieurs personnes s’accordent à le porter.

L’équilibre entre ministère et famille

Trouver un équilibre entre les exigences du ministère et la vie familiale peut être un énorme challenge pour un pasteur. Il peut être ardu de consacrer du temps à sa famille et à lui-même, tout en répondant aux besoins des autres.

Cependant, Dieu n’appelle aucun pasteur à se briser en mille morceaux pour l’église. Jésus s’est sacrifié pour elle une fois pour toute. La famille est sacrée. L’église peut remplacer un pasteur, mais la famille ne peut remplacer un époux ou un père. 

Puissent les pasteurs trouver la sagesse divine, pour établir cet équilibre en se rappelant la vérité selon laquelle, sa famille est le premier ministère que Dieu lui a confié.

1 Timothée 3 : 4-5 ( LSG) : « Il faut qu’il dirige bien sa propre maison, et qu’il tienne ses enfants dans la soumission et dans une parfaite honnêteté ; car si quelqu’un ne sait pas diriger sa propre maison, comment prendra-t-il soin de l’Église de Dieu ? »

L’abandon

Chaque pasteur connaît, à un moment ou un autre de son ministère, l’expérience dévastatrice de l’abandon ou des départs. Ces situations sont souvent perçues comme des messages envoyés au pasteur pour lui signifier qu’il n’a pas été à la hauteur ou qu’il a échoué dans son rôle.

Il est profondément décevant de voir des personnes, dans lesquelles on a investi du temps, des connaissances, des prières et une onction, s’éloigner. Certaines d’entre elles partent sous l’influence négative de l’extérieur. Quelques-unes s’en vont par rébellion, tandis que d’autres encore le font après avoir découvert une faiblesse dans la vie de leur leader spirituel. 

Loin d’être un simple chiffre dans une église, chaque départ laisse une empreinte sur le cœur du pasteur. L’apôtre Paul l’a aussi expérimenté. 

2 Timothée 4 : 10 (LSG) : « Car Démas m’a abandonné, par amour pour le siècle présent, et il est parti pour Thessalonique ; Crescens est allé en Galatie, Tite en Dalmatie. »

La solitude

Un pasteur est souvent perçu comme un extraterrestre, un surhumain, un homme parfait. Cette image peut l’obliger à vivre dans la solitude, car il se sent parfois incapable de partager ses propres luttes et faiblesses. La pression de maintenir une façade d’exemplarité peut être écrasante, le conduisant à s’isoler des autres.

Il est souvent conseillé aux pasteurs d’être bien entourés, d’avoir des amis, qu’ils soient pasteurs ou non. Mais surtout, il est primordial pour un pasteur d’être marié à une épouse avec laquelle, il peut se sentir à l’aise, rire et se détendre. Avoir un réseau de soutien est essentiel pour leur bien-être émotionnel et spirituel.

Ecclésiaste 4 : 9-10 (LSG) : « Deux valent mieux qu’un, parce qu’ils retirent un bon salaire de leur travail. Car, s’ils tombent, l’un relève son compagnon ; mais malheur à celui qui est seul et qui tombe, sans avoir un second pour le relever ! »

La pression des attentes

Les pasteurs ressentent une pression énorme pour répondre aux attentes de leur église. En tant que prédicateur, je comprends la difficulté de trouver une prédication inspirante, un message qui réponde aux besoins des gens. Et cela ne se produit pas qu’une seule fois ; il faut le faire chaque semaine, à chaque service.

Gérer les conflits et être disponible à tout moment ajoute une couche supplémentaire de pression. De plus, le pasteur vit sous la pression constante de s’efforcer d’être efficace et irréprochable, ce qui peut être épuisant.

Nombres 11 : 11,13 (LSG) : « Moïse fut attristé, et il dit à l’Éternel : Pourquoi affliges-tu ton serviteur, et pourquoi n’ai-je pas trouvé grâce à tes yeux, que tu aies mis sur moi la charge de tout ce peuple ? Où prendrai-je de la viande pour donner à tout ce peuple ? Car ils pleurent auprès de moi, en disant : Donne-nous de la viande à manger ! »

Le décalage entre la prédication et l’application

Ézéchiel 33 : 32 (LSG) : « Voici, tu es pour eux comme un chanteur agréable, possédant une belle voix, et habile dans la musique. Ils écoutent tes paroles, mais ils ne les mettent point en pratique. »

Une autre difficulté réside dans le constat parfois douloureux de l’écart entre ce qu’il prêche et son application dans la vie des fidèles. Après avoir prêché un bon message, le pasteur peut ressentir un profond découragement si les membres de l’église ne mettent pas en pratique les enseignements partagés.

Ce décalage peut engendrer une frustration croissante et une remise en question de sa propre efficacité en tant que prédicateur.

Cette situation peut également mener à une négligence dans la préparation de ses messages. Le pasteur peut commencer à se demander si ses efforts sont réellement fructueux. La lutte pour voir une transformation tangible dans la vie des membres de l’église peut peser lourdement sur son cœur et son esprit, rendant son rôle encore plus difficile.

Cependant, il est important de comprendre que la transformation intérieure des fidèles est une œuvre exclusivement réservée à Dieu par le Saint-Esprit qui habite en chacun. Il devient alors nécessaire de toujours suffisamment avoir le temps de prier pour ses messages afin de les charger de la présence de Dieu. 

1 Corinthiens 3 : 6-7 (LSG) : « J’ai planté, Apollos a arrosé, mais Dieu a fait croître, en sorte que ce n’est pas celui qui plante qui est quelque chose, ni celui qui arrose, mais Dieu qui fait croître. »

Le manque de repos

Le manque de repos est un défi majeur pour les pasteurs, souvent accablés par les exigences du ministère. Ils jonglent avec les visites, les réunions et les prédications, négligeant parfois leurs propres besoins fondamentaux. A la longue, cela peut entraîner un épuisement physique et émotionnel. 

Des études montrent que les pasteurs sont plus susceptibles de souffrir de problèmes de santé liés au stress, comme des maladies cardiaques et des troubles mentaux. Il est crucial que les pasteurs reconnaissent l’importance du repos. Jésus Lui-même a pris le temps de se retirer pour se reposer.

Marc 6 : 31 ( LSG) : « Jésus leur dit : Venez à l’écart dans un lieu désert, et reposez-vous un peu. Car il y avait beaucoup d’allants et de venants, et ils n’avaient même pas le temps de manger. »

J’ai plusieurs fois entendu des témoignages racontant que des hommes de Dieu sont morts à la chaire, parfois seuls dans leurs bureaux, tout simplement à cause du manque de repos. Pasteur Jérémy Sourdril a déclaré que : « Quelque fois dans la marche avec Dieu, le repos est l’acte le plus spirituel que l’on puisse poser. »

Les ressources financières

Dans certaines églises, les pasteurs font face à des contraintes budgétaires qui limitent leur capacité à mener à bien des projets ou à recevoir un salaire adéquat de manière régulière. 

Certains, compte tenu des responsabilités qu’ils portent, ne peuvent pas combiner le ministère avec un emploi à temps plein. Cela représente une grande difficulté tant pour leur propre famille, que pour l’église elle-même.

C’est pourquoi, il est encouragé de soutenir les pasteurs financièrement afin de leur alléger cette tâche. Il est nécessaire de leur permettre de se concentrer sur leur ministère sans qu’ils aient à se soucier constamment des finances.

Actes 6 : 2-3 (LSG) : « Les douze convoquèrent la multitude des disciples, et dirent : Il n’est pas convenable que nous laissions la parole de Dieu pour servir aux tables. C’est pourquoi, frères, choisissez parmi vous sept hommes, de qui l’on rende un bon témoignage, qui soient pleins d’Esprit-Saint et de sagesse, et que nous chargerons de cet emploi. »

Les critiques et les jugements

Les critiques, les jugements et les faux témoignages font souvent partie des épreuves que rencontrent les pasteurs. Ce qui rend ces situations particulièrement douloureuses, c’est que parfois elles proviennent des membres de l’église ou même d’autres collègues pasteurs. Cela peut affecter leur moral et leur confiance en eux.

Il est crucial pour les membres de l’église de faire preuve de grâce et de compréhension envers leurs pasteurs, car chacun d’eux fait face à des luttes invisibles.

Par ailleurs, il est important de toujours se rappeler que le pasteur est avant tout un enfant de Dieu, un humain fait de chair et de sang, qui peut avoir des faiblesses avec lesquelles il lutte en prière pour ressembler au Seigneur. 

Matthieu 7 : 1-2 (LSG) : « Ne jugez point, afin que vous ne soyez point jugés. Car on vous jugera du jugement dont vous jugez, et l’on vous mesurera avec la mesure dont vous mesurez. »

Les attaques spirituelles

Comme le dit Marc 14 : 27 (LSG) : « Jésus leur dit : Vous serez tous scandalisés ; car il est écrit : Je frapperai le berger, et les brebis seront dispersées. » 

Les attaques spirituelles constituent l’une des plus grandes oppositions dans la vie pastorale. Elles sont dues au poids spirituel et à la responsabilité que le pasteur supporte en tant que berger des brebis du Seigneur.

Chaque membre de l’église représente un arrière-plan spirituel bien défini. Et souvent, les attaques se concentrent sur le pasteur qui prie pour eux. Ces luttes peuvent également affecter la vie personnelle du pasteur et sa famille.

Ces fardeaux mettent en lumière la lourde responsabilité qu’implique le ministère pastoral et soulignent le besoin crucial de soutien à tous égards. Faisons du bien à notre pasteur ; prenons soin de lui. Déchargeons-le de certaines responsabilités. Ne consommons pas toujours son temps ; permettons-lui aussi de rentrer directement chez lui après le culte. Offrons-lui un cadeau ou accordons-lui des vacances.

Et si tu es pasteur(e), sois équilibré(e) et discipliné(e). N’oublie pas que tu n’es pas seul(e) dans ta mission. Le Seigneur qui t’a appelé(e) est avec toi, prêt à te soutenir et te fortifier chaque fois que tu en auras besoin. Ne cherche pas à te sacrifier au point de négliger ta santé physique, mentale et surtout ta famille.

Fais ta part, et laisse le reste entre les mains du Saint-Esprit ! 

Sois béni(e).


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