Parfois, les gens – moi y compris – sont très drôles. L’athée qui crie « Oh mon Dieu ! » devant un drame, ou qui dit « Dieu merci, je suis athée ». La personne qui dit: « c’est rare mais ça arrive souvent » ; ou encore celle qui dit ne boire que de l’eau minérale embouteillée, mais qui ne va pas hésiter à y ajouter des glaçons qui viennent de son bac à glaçons qu’elle a rempli avec de l’eau de robinet. C’est quoi ces combinaisons bizarres (rires) ?
Mais il y a encore plus drôle à voir: des chrétiens qui, intentionnellement ou non, ajustent le sens des versets bibliques à leur guise. Cela t’est-il déjà arrivé d’entendre des trucs du genre: « je suis tranquille parce que tout concourt au bien de ceux qui aiment Dieu » (en référence à Romains 8 : 28) ; ou « ça va marcher parce que les yeux du Seigneur sont sur les justes et Ses oreilles sont attentives à leurs prières » (en référence à 1 Pierre 3 : 12) ; ou encore « toute arme forgée contre moi sera sans effet, au nom de Jésus ! » (en référence à Esaïe 54 : 17) ? Il y a plein d’autres exemples, mais je vais me limiter qu’à ceux-ci.
Tout cela n’est pas faux… Ou pas totalement. Mais il y a une question qui ne doit plus être ignorée: qui t’inspire la compréhension – si compréhension il y a–de ce verset, Dieu ou toi-même ? T’es-tu laissé(e) conduire par l’Esprit de sorte à saisir ce verset dans son contexte, dans sa totalité et dans son exactitude ? Ces trois éléments sont tous différents les uns des autres, mais en même temps inséparables les uns des autres. Prenons un exemple pour mieux comprendre.
Contexte. Si tu t’appuies sur Romains 8 : 28 parce que tu souffres et que tu crois que Dieu est toujours avec toi dans tes souffrances, tu as raison. Mais tu n’as compris que le contexte, voire l’un des contextes, dans le(s)quel(s) s’inscrit ce verset: l’encouragement.
Totalité. Au-delà de cela, as-tu lu tout le verset, de sorte à savoir qu’il y a un dernier petit détail qui, s’il manque, enlève tout son sens à ce verset ? Paul dit bien ceci: « Nous savons, du reste, que toutes choses concourent au bien de ceux qui aiment Dieu, de ceux qui sont appelés selon Son dessein ». On ignore assez souvent ce dernier bout de phrase. Mon frère, ma sœur, si tu es sur une voie qui ne cadre pas avec le dessein de Dieu, arrête de te leurrer avec ce verset et commence à chercher Sa face parce que rien ne va concourir à ton bien. Ce n’est pas ce qu’Il veut, ce n’est pas ce à quoi Il t’a prédestiné(e) (Romains 8 : 29 – 30), donc Il ne va pas t’encourager dans ce sens. Au contraire, si tu quittes la mauvaise voie et te mets à marcher sur la bonne, Il utilisera tes mauvaises expériences, jusque-là inutiles, pour Son dessein et leur donnera du sens. De plus, celles que tu auras sur la bonne voie seront voulues par Lui, directement et étroitement liées à ton bien-être.
Exactitude. Aussi, selon ce que Paul dit, les concernés de ce verset sont « ceux qui aiment Dieu ». On parle d’aimer Dieu, pas de poser des actes quelconques en pensant qu’on le fait par amour pour Dieu. Prier Dieu, regarder à Dieu, parler de Dieu, chanter pour Dieu, etc., sont de bonnes actions qui peuvent te faire penser et emmener le monde à penser que tu aimes Dieu. Mais ce n’est pas ça, aimer Dieu: aimer Dieu, c’est garder et observer Ses commandements, demeurer en Lui et faire demeurer Ses paroles en toi (Jean 14 : 21 – 24 ; 15 : 7 – 10). Tu ne peux pas être parfait, c’est vrai. Tu commets des fautes souvent, oui. Mais aimes-tu réellement Dieu « de tout ton cœur, de toute ton âme, et de toute ta pensée », tel que le plus grand commandement le veut (Matthieu 22 : 37 – 38) ? Si oui, et si tu suis Ses plans, sois-en sûr(e), tout concourt à ton bien. Si non, tu sais ce qu’il te reste à faire pour qu’il ne te soit plus difficile de pleinement bénéficier de ce privilège que Dieu assure à Ses enfants.
Je te mets au défi de faire le même exercice avec les deux autres exemples de versets fréquemment détournés que j’ai cités plus haut. Tu verras que bien souvent, nous décidons de comprendre telle ou telle chose dépendamment de nos propres passions et désirs. Tu verras aussi qu’en réalité, il n’est pas toujours aussi opportun de pousser des « amen » énergiques chaque fois que quelqu’un te lance une « parole de bénédiction » qui flatte ton égo et te donne l’impression d’être dans tous tes droits spirituels. Il y a matière à méditer, et j’espère que ce chrétien émotionnel, que toi comme moi pouvons être souvent, a vu le clin d’œil que je viens de lui faire.
Si tu te poses ces trois questions – 1. Quel est le contexte de ce verset ? 2. Ai-je bien lu tout le verset ? 3. Ai-je bien saisi chaque mot de ce verset dans son vrai sens ? – devant un verset, tu deviendras un meilleur collaborateur de l’Esprit-Saint dans le processus de ton édification. Parce que, oui, Il a Toute la connaissance à donner, mais ne la reçoivent réellement que ceux qui y sont disposés et qui écoutent de la bonne façon. Shalom !