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Le péché, son origine et ses conséquences.

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Dans la vie de tout homme en général et dans celle de chaque chrétien en particulier, il y a une réalité souvent négligée, qui ne cesse de faire son chemin; il s’agit du péché. En effet, le terme vient d’un mot hébreu du langage courant et ce concept signifiait à l’origine: « manquer sa cible » ou encore « rater le but ». Dans le registre chrétien, le péché est la maladie de l’âme. C’est une offense faite à Dieu et Dieu seul: « Contre Toi, Toi seul, j’ai péché, ce qui est mal à Tes yeux je l’ai fait » (Ps 51,6[1]). C’est le refus et le détournement de l’âme qui s’oppose à la volonté de Dieu, dont l’amour ne cesse de s’offrir à nous. Il constitue toute pensée, toute omission, toute parole ou toute action commise ; bref, toute forme de révolte contre Dieu et qui par conséquent, trahit l’objectif ultime recherché qu’est la sainteté.

Dieu n’a pas créé le péché. Les premiers humains, Adam et Eve, étaient à l’origine sans péché; ils ont été créés parfaits, à l’image et à la ressemblance de Dieu. Le livre des Origines, Genèse (1,27) est clair à ce sujet «  Dieu créa l’Homme à son image; à l’image de Dieu Il le créa; homme et femme Il les créa». C’est simplement par la suite à cause de la transgression du divin ordre par nos premiers parents, que le péché s’est introduit dans le monde. Yahvé Dieu donna à l’homme un ordre, Il lui dit: « Tu mangeras tant que tu voudras de tous les arbres du jardin, mais tu ne mangeras pas de l’arbre de la connaissance du bien et du mal, car le jour où tu en mangeras, ce sera la mort à coup sûr ! » (Genèse 2,16-17); mais ils n’ont pas su écouter. Ils l’ont enfreint: «  La femme vit que le fruit de l’arbre était bon à manger, agréable à voir, et très utile pour acquérir la sagesse. Elle prit de son fruit, elle en mangea et en donna également à son mari qui était avec elle, et il en mangea » (Genèse 3,6) et, par le fait même, ils ouvrirent la porte au péché qui a déchiré la toile des relations sur lesquelles se fondait l’harmonie entre Dieu et l’humanité.

Il existe deux notions de péché, distinguées particulièrement par le christianisme:

  • Le péché héréditaire.
  • Le péché effectif.

Le péché originel.

Le péché héréditaire est celui que tous les hommes héritent d’Adam: « Un seul homme a fait entrer le péché dans l’univers, et par le péché, la mort. Ensuite la mort s’est étendue à tous les hommes puisque tous commettaient le péché. » (Romains 5,12). Ce péché s’étend sur tous les hommes à la base sans qu’ils aient dû faire quoi que ce soit de mal. Dans cette vision, l’homme est originellement pécheur, à partir du moment de sa conception. Cette vision repose notamment sur le Ps 51,7 « J’étais mauvais déjà à la naissance, quand ma mère m’a conçu le péché était là».

Le péché effectif.

Ce péché qui est celui que nous commettons réellement. C’est une action que nous posons consciemment, manifestant ainsi la nature du péché. Nous sommes nés pécheurs mais c’est en manifestant le péché que nous nous en faisons proie. C’est donc l’acte mauvais de chaque individu. L’apôtre Paul estime que le péché commis est une conséquence du péché originel. (voir Romains 7, 14-23). Ce péché a ses effets; ces derniers sont personnels, relationnels, systémiques et structurels. Il affecte donc l’homme tant dans son ipséité que dans ses relations avec autrui. C’est pourquoi quand on pèche, on ressent un sentiment de culpabilité qui développe un sentiment de peur et à la fin un sentiment de honte. L’une des conséquences est cette tendance à fuir Dieu au lieu de chercher Sa présence pour lui demander pardon. Tandis que Lui, bien qu’Il ait le péché en horreur, dans Son amour pour nous, ne cesse de nous chercher, car Il a Son image en nous (cf. Gn 3,8-10).

Au fil de l’histoire, les hommes ont toujours senti le besoin de rester en harmonie avec Dieu, éprouver Son pardon; telle est la cause de l’institution des sacrifices d’animaux, ce qui n’a jamais été efficace d’ailleurs (cf. He 10,3-8). C’est pourquoi, le Père plein de miséricorde qui ne jette pas et l’eau sale (le péché) avec le bébé (les hommes), grâce à Son amour inconditionnel pour le monde, a envoyé Son Fils unique nous donner la vie en abondance (voir Jn 3,16 et 10,10) et par conséquent rétablir le dialogue originel qu’Adam, par sa désobéissance avait brisé. C’est en ce sens que Jean, le disciple bien-aimé dans sa première lettre (1, 9) nous dit: « Si nous reconnaissons nos péchés, Lui qui est fidèle et juste nous enlèvera nos péchés: Il nous purifiera de tout mal»; Lui, le Sacrifice parfait offert une fois pour toute. La Bible déclare que pour nous, Dieu « a identifié avec le péché Celui qui ne connaissait pas le péché, afin que nous devenions en Lui justice et sainteté de Dieu » (2 Cor 5, 21).

Dieu est lent à la colère et riche en amour (Nombres 14,18); c’est une évidence. Mais ce n’est pas une raison pour l’abuser en menant une vie de péché, sachant que la gomme de son crayon ne finira jamais. Nous ne devons jamais oublier que le Dieu que nous servons est trois fois Saint (voir Isaïe 6,3), et que le péché nous fait vivre loin de Sa présence. Il pousse à devenir dieu sans Dieu et en dehors de Dieu qui est le Chemin, la Vérité et la Vie (Jean 14,6). Son but est de nous conduire à la mort (voir Romains 6,23). Les signes avant-coureurs sont l’ignorance dans laquelle il nous fait vivre, les mauvaises décisions qu’il nous fait prendre, les actions mondaines qu’il nous fait poser… (Voir la parabole du fils prodigue : Lc 15,11-32).

Quand on ouvre au péché la porte de sa vie, il éteint automatiquement le feu de l’Esprit qui est dans notre cœur (voir 1Timothée 5,19); il nous rend esclaves du monde qui passe avec ses convoitises. Pour nous affranchir, nous avons besoin de toutes les armes de Dieu: la vérité pour ceinturon, la droiture pour cuirasse, le bouclier de la foi pour éteindre les flèches incendiaires du mauvais, le casque du salut et l’épée de l’Esprit, c’est-à-dire la Parole de Dieu, la prière sans cesse dans l’Esprit, la persévérance (Ephésiens 6,13-18). Il est donc possible de vivre loin de la réalité du  péché. Il suffit de nous laisser guider par le Saint-Esprit qui est en nous, rester continuellement dans Sa présence et être attentifs à Sa voix. Ainsi, le péché faillira à son but. La  seconde mort n’aura pas de pouvoir sur nous; nous seront prêtres de Dieu et du Christ et nous régneront avec Lui éternellement (cf. Ap 20,6).

[1] La Bible utilisée est la version virtuelle de « La Bible des Peuples », Bernard et Louis Hurault, Editions du Sarment, Suisse, 2005.


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3 comments

  1. Oh. Tellement bien écrit. Simple et direct, on sent l’Esprit nous parler quand on vous lit. Je suis professeur de lycée et prédicateur laïc dans mon assemblée, assistant du pasteur. Que Dieu vous bénisse richement.

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