Les implications du voile de temple déchiré

Le christianisme est une religion (si on peut le dire ainsi) de révolutionnaires. Il y a eu un certain nombre d’évènements porteurs de sens spirituels qui s’étaient passés quand Jésus rendit l’âme, notamment : la déchirure du voile du temple, le tremblement de terre, la résurrection des saints… (Matthieu 27 : 51-55)

Selon certains écrits historiques, le voile du temple de Salomon mesurait entre 30 à 40 coudées, soit environ 18 mètres de haut et 12 centimètres d’épaisseur. La mort de Jésus-Christ était l’inauguration d’une nouvelle ère sacerdotale, d’une liberté religieuse qui, jadis n’existait pas.

C’est dans cette optique que nous allons chercher à savoir dans cet article, les implications du voile du temple déchiré dans notre vie chrétienne aujourd’hui.

La chute du sacerdotalisme

La vie religieuse d’Israël était liée au temple, rien ne se faisait sans ce domaine. La sacrificature était considérée comme une institution avant l’arrivée des Rois et même après. Avant la construction du temple avec le Roi Salomon, il y avait des lieux sacrés comme Béthel (Genèse 28 : 18-19), Mont Sinaï (Exode 19 :1-3), Tabernacle…

Ce Temple a été détruit premièrement par Nabuchodonosor II en l’an 586 avant. Jésus-Christ, et reconstruit par Hérode avec l’aide de Zorobabel soixante-dix ans plus tard, et une seconde fois détruit par Titus le 8 septembre 70 après Jésus-Christ.

Christ Lui-même avait prophétisé cette calamité très bien avant lorsqu’Il dit : « Voyez-vous tout cela ? Je vous le dis en vérité, il ne restera pas ici pierre sur pierre qui ne soit renversée. » Matthieu 24 : 2 (LSG).

En clair, le temple était détruit premièrement par les babyloniens, et deuxièmement par les Romains.

Il sied de bien noter que toutes ces tentatives étaient inscrites dans le plan de Dieu pour changer le régime sacerdotal, car le premier n’avait pas apporté le résultat escompté. Comme cela nous est rapporté dans Hébreux 10 : 4 (LSG) «  Il est impossible que le sang des taureaux et des boucs ôte les péchés. »

De ce fait, il fallait donc un changement profond, la chute du sacerdotalisme qui plaçait les prêtres entre Dieu et les Hommes. Et ce changement est venu avec Jésus-Christ.

Inauguration du sacerdoce universel

Le sacerdoce universel veut dire que tous les chrétiens sont des Prêtres, il n’existe plus une caste, une catégorie sacerdotale qui dirige ou facilite les demandes des chrétiens.

Le sacerdoce universel part de la déclaration johannique qui dit : « …qui nous a délivré de nos péchés par son sang, et qui a fait de nous un royaume, des sacrificateurs pour Dieu son Père » Apocalypse 1 : 5-6 (LSG).

La mort et la résurrection de Jésus-Christ ont enclenché un nouvel âge, une nouvelle dispensation, une nouvelle alliance. L’ancienne alliance, insuffisante, avait achevé sa mission pédagogique de nous amener vers la nouvelle en Christ.

L’ancienne alliance et la nouvelle sont comme Jean-Baptiste et Jésus-Christ. Quand Christ commença Sa mission, celle de Jean s’arrêta, c’est pour cette raison que Jean-Baptiste dit : « Il faut qu’il croisse et que je diminue » Jean 3 : 30 (LSG)

Aujourd’hui, il n’est plus question de chercher un intermédiaire pour confesser ses péchés ou demander pardon à Dieu pour ses offenses. Jésus-Christ devient le seul médiateur, le seul avocat, parce qu’« il y a un Dieu et aussi un seul médiateur entre Dieu et les hommes  » 1 Timothée 2 : 5 (LSG)

Dans l’ancien âge, quand on péchait et demandait pardon à Dieu par un sacrifice, Dieu pardonnait, mais les conséquences demeuraient. En revanche, dans la nouvelle alliance, quand on commet un péché et que l’on demande pardon à Dieu, Il nous pardonne et en efface les conséquences.

Christ est le seul avocat auprès du Père contre les accusations du diable qui nous accuse chaque seconde.

Dans le sacerdoce universel, on ne chasse pas les démons au nom d’un individu, si puissant soit-il, on les chasse au nom de Jésus-Christ (Actes 4 : 12).

Notez bien, Jésus était descendu au séjour des morts pour libérer Ses saints qui s’y trouvaient. La déchirure du voile du temple ouvre l’accès dans la présence de Dieu. Cette déchirure du voile implique également la restauration, la résurrection d’un nouveau temple bâti par Dieu Lui-même à travers la nouvelle naissance de l’homme.

À cet effet, nous pouvons aujourd’hui prier partout où nous nous trouvons, confidentiellement et non de manière ostentatoire.

La fin de l’effort humain

C’est la deuxième fois que Jésus-Christ donne une prophétie sur la destruction du temple de Salomon par les Romains, lorsqu’il dit à la femme samaritaine : « L’heure vient où ce ne sera ni sur cette montagne ni à Jérusalem que vous adorerez le Père…, mais l’heure vient, et elle est déjà venue… » Jean 4 : 21-23 (LSG)

Christ dans Sa prescience, savait parfaitement que les Romains viendraient saccager le temple de Jérusalem. Cette destruction était une opportunité préparée par Jésus-Christ Lui-même pour construire un temple spirituel et véritable.

Point n’est besoin d’avoir une représentation physique, tout devient véritablement spirituel. Il n’y a plus de place pour l’effort charnel. Le régime du mérite tombe caduc, se retire, pour céder le trône au régime de la grâce.

En esprit et en vérité excluent toute participation humaine dans le domaine du salut, seul Dieu incarné dans Son fils Jésus-Christ nous sauve.

L’avènement de la grâce

La justification n’est pas un acte posé, c’est plutôt une nouvelle position que nous occupons dans la foi en Jésus-Christ. Désormais, ce ne sont pas les actes que nous posons qui nous qualifient, mais c’est la foi que nous exprimons en Jésus-Christ qui nous justifie. Le voile était déchiré de haut en bas pour que le salut par les bonnes œuvres posées cesse.

Notez bien, il est possible d’être bon, honnête et d’aller en enfer, mais il est impossible d’être saint et d’aller en enfer. Le voile était déchiré pour remplacer notre bonté insuffisante par l’œuvre de la croix de Jésus-Christ qui est suffisante et complète, et aussi pour mettre notre foi en marche.

En dehors de la foi en Jésus-Christ c’est l’échec, la faillibilité, l’insuffisance. Avec la déchirure du voile, l’humanité chrétienne entre dans le repos par rapport aux efforts qu’elle fournissait pour plaire à Dieu.