Soyons-en sûrs, ce qui est planté dans le cœur d’un enfant, dans son âme produira des fruits selon la nature de la semence. C’est l’ensemble de toutes ces semences, plantées au fil des années qui fera de lui un être accompli, comme une maison que l’on bâtit. Aussi, l’éducation de l’enfant devra suivre certains principes afin que demain, il soit non seulement équilibré du point de vue spirituel, mental, psychique, physiologique, émotionnel, intellectuel et social, mais aussi et surtout qu’il ait conscience qu’il est une personne à part entière.
Quand on érige un bâtiment, il y a des erreurs de construction à éviter sous peine de voir l’édifice s’effondrer, avec les risques financiers induits et pire, les pertes en vie humaine. De même dans l’éducation des enfants, il y a des erreurs à éviter au risque de façonner un dépendant affectif, un narcissique égocentrique et égoïste, ou encore une personne incapable de ressentir des émotions, etc.
1. L’atteinte à l’estime et à la confiance qu’il a en lui.
Ce sont des valeurs qui l’accompagneront toute sa vie durant et lui permettront d’affirmer son individualité. C’est son ossature psychologique en fait. Les parents inconsciemment et parfois non conduisent l’enfant à avoir une mauvaise image de lui-même en refusant de considérer ce dernier comme un être humain à part entière. Et pourtant, Jésus ne les a-t-il pas pris pour référence dans Matthieu 19 :14 quand il a dit: « Laissez les petits enfants, et ne les empêchez pas de venir à Moi; car le Royaume des cieux est pour ceux qui leur ressemblent. » (LSG) ?
Ô combien profonde peut être la blessure d’un enfant qui grandit en sachant qu’il n’a pas été désiré et attendu dans le couple. Du coup, on lui fait porter le chapeau pour les déconvenues passées et futures; un fardeau bien trop lourd à porter pour un enfant !
Le fait de relever sans cesse ses échecs et manquer de le féliciter et de l’encourager pour ses exploits déconstruit son estime et sa confiance en lui-même. Il arrivera alors à se dire que ce n’est pas normal pour lui de faire des erreurs ou d’échouer. Pourtant on apprend de ses erreurs !
Corriger l’enfant avec colère est également une mauvaise idée. En effet, la colère fait perdre toute objectivité, empêchant donc les parents de dire calmement et de façon compréhensible pourquoi ce qu’il a fait n’est pas bien et ce qu’il convient de faire. La punition et même les paroles lancées en ce moment sont très souvent démesurées et sortent de leur contexte.
Les paroles négatives entrent aussi dans le même lot. Ce n’est pas le fait de lui dire sans cesse combien il est lent, gaffeur, désordonné, combien il donne des migraines, etc., qui arrangera les choses. Cela n’aura pour effet que de lui renvoyer une mauvaise image de lui-même, le faisant penser qu’il est un incapable. Insulter et cataloguer l’enfant est une erreur courante chez les parents, de même que la comparaison avec les autres enfants.
L’ignorer et faire comme s’il n’existe pas en guise de punition est bien grave. Il pensera qu’il n’a aucune valeur et sera obligé de mendier l’attention et l’affection. Ce qui le poussera plus tard dans un cercle vicieux.
Rejeter son opinion et ses choix revient à rejeter son intelligence. Aussi, il grandira sachant qu’il n’a rien à dire ou alors que ce qu’il dit ou pense n’est pas important.
2. Chantage et manipulation.
Culpabiliser un enfant pour ses fautes et ses erreurs est le meilleur moyen de le faire basculer dans la honte, le mépris de soi et la peur. Cela aura l’effet escompté; il cessera de faire cette bêtise, mais à l’intérieur il sera marqué par un sentiment d’infériorité et d’humiliation devant lui-même et devant autrui. Ceci le conduira à se replier sur lui ou à adopter un caractère dur et fougueux.
Les parents parfois en désespoir de cause utilisent le nom de Dieu pour faire du chantage: « si tu fais ceci Dieu t’aimeras; si tu ne fais pas cela Dieu sera fâché de toi… ». C’est bien vrai, la Bible de la genèse à l’apocalypse est ponctuée des conditions à remplir pour hériter et jouir des promesses de Dieu: « Si tu obéis à la voix de l’Éternel, ton Dieu,…l’Éternel, ton Dieu, te donnera la supériorité sur toutes les nations de la terre. » Deutéronome 28 :1 (LSG) ou encore « Vous êtes Mes amis, si vous faites ce que Je vous commande. » Jean 15 :14 (LSG). La différence se situe au niveau du but. Dieu nous donne toutes ces directives pour notre bien et notre épanouissement et ne cherche aucunement à nous manipuler. Il veut d’ailleurs que nous Le servions librement (Deutéronome 30 :15), tandis que dans le cas évoqué plus haut, les parents cherchent à contrôler (dans le mauvais sens) l’enfant en utilisant le nom de Dieu pour forcer l’enfant à obéir plutôt que jouer leur rôle parental. Avec cela, il n’est pas étonnant de voir les enfants ayant grandis dans un environnement « chrétien » se détourner de leur foi et de l’église une fois devenus adultes et hors du cocon familial. Loin de les rapprocher de Dieu, cela les a fait plutôt Le voir comme un Bourreau, un homme avec une massue prêt à sévir au moindre égarement.
Parfois, dans un couple, l’un des conjoints ou même les deux utilisent l’enfant pour manipuler l’autre ou encore pour communiquer avec l’autre conjoint. C’est très malsain, voire même toxique pour l’enfant. A la suite, il pourra avoir une attitude méprisante et non engageante vis-à-vis du mariage. L’enfant n’a pas à interagir dans les problèmes des adultes, qui plus est du couple. Parler méchamment de son conjoint à l’enfant n’arrangera rien non plus.
Il faut par ailleurs éviter de dire à l’enfant « je t’aime », seulement parce qu’ on le trouve beau/belle, intelligent(e), aimable, etc. Ce n’est pas de l’amour ! C’est présenter en fait l’enfant comme un trophée. Qu’adviendra-t-il si il/elle n’est plus belle/beau, aussi intelligente… ?
3. Inculquer une mauvaise perception des autres personnes et enfants en lui.
C’est initier son enfant aux mauvaises manières envers autrui sous prétexte que ce dernier ne mérite ni respect ni considération. Que ce soit un enfant ou un adulte. Ce que l’on oubli cependant c’est que l’enfant ne saura pas valoriser, accepter l’autre, et pourra même le traiter avec dédain et mépris. Une vraie bombe à retardement !
C’est aussi considérer son enfant comme supérieur aux autres enfants, de telle sorte que ces derniers soient à sa botte, lui passent toutes ses mauvaises manières. C’est de l’injustice ! Et de plus, c’est planter une épine qui deviendra un poison pour lui car il sera amené à voir davantage les autres comme des sous fifres et non comme des personnes semblables a lui; d’où l’orgueil et la prétention. C’est fréquent pour les enfants des familles nanties ou alors ceux qui présentent des caractéristiques physiques peu communes.
4. Mettre en doute ses capacités.
C’est le rendre dépendant à vie. Cela commence par la surprotection; il est constamment entouré, les difficultés et les défis qui le font grandir et forgent sa persévérance et la maîtrise de soi, sont retirés de son chemin.
C’est aussi tout accomplir pour celui-là qui est déjà apte à faire certaines choses: dresser son lit, brosser ses dents, prendre un bain, etc., sous prétexte qu’il ne peut pas bien faire. Comment apprendra-t-il donc autrement ? C’est en forgeant que l’on devient forgeron !
Parfois, pour avoir un peu de paix, les parents font des cadeaux aux enfants, ce qui est une erreur. L’enfant doit pouvoir passer du temps avec les parents et jouer avec eux. Autrement, il pensera qu’il dérange. De plus, avec l’ère de la technologie, c’est une mauvaise idée de laisser l’enfant regarder des dessins animés à longueur de journée ou jouer sur la tablette sans relâche. Cela tuera sa capacité à réagir face à l’ennui, la solitude et ses frustrations et le développement de ses talents et capacités. Il voudra alors « tout et maintenant ». Il aura aussi des difficultés à interagir avec autrui dans ce contexte.
Sont ainsi évoquées de manière non exhaustive les erreurs que les parents commentent vis-à-vis des enfants, bien souvent sans s’en rendre compte. C’est bien à dessein que Osée 4 :6 dit « Mon peuple est détruit, parce qu’il lui manque la connaissance…» (LSG). Il est alors capital pour chacun d’entre nous de nous rapprocher de Dieu et chercher Sa face pour qu’Il nous donne la sagesse et l’intelligence dans le processus d’éducation de Ses enfants afin que ces derniers deviennent des champions pour Dieu, équilibrés dans tous les domaines de leur vie.