1 Corinthiens 13.11 (Darby): « Quand j’étais enfant, je parlais comme un enfant; quand je suis devenu homme, j’en ai fini avec ce qui était de l’enfant. »
La croissance spirituelle est semblable à la croissance physique, elle nécessite de traverser certaines étapes pour parvenir à la maturité. Tout comme on ne peut demander à un bébé de raisonner comme un enfant, ni à un enfant de raisonner comme un adulte, on ne peut pas non plus demander à un nouveau converti de produire des fruits dignes d’un homme accompli dans la foi.
Cependant, si la croissance physique dépend de certaines réalités physiologiques, la croissance spirituelle quant à elle est tributaire du Saint-Esprit et de notre réaction face aux épreuves que nous rencontrons dans notre vie. Ainsi, un jeune converti peut être spirituel, c’est-à-dire porter des fruits dignes d’un homme de foi mature (Cf. Actes 9. 17-22). Nous pouvons aussi assister à l’inverse ce qui est malheureusement fréquent, c’est-à-dire voir un ancien converti qui malgré le poids des années, demeure à l’état de bébé dans la foi ou de chrétien charnel.
La maturité spirituelle peut être définie ici comme un état complet de développement en esprit. Or la qualité du ou des fruits du chrétien spirituel et la profondeur de la jouissance de ses bénédictions en Christ, dépendent de sa croissance spirituelle.
Par quels fruits peut-on différencier le chrétien mature du chrétien charnel ?
Le renoncement à soi.
Le chrétien charnel même s’il ne l’avoue pas ouvertement, cherche Dieu pour bénir ses plans. Il garde ses rêves, ses ambitions, ses passions et en bien de choses, il se comporte comme un païen ne craignant pas Dieu. Il est plus attaché à la main de Dieu qu’à Son cœur, il souhaite faire entrer Dieu dans ses projets plutôt que de vouloir entrer dans les projets de Dieu pour sa vie.
A l’opposé, le chrétien mature sait qu’il ne vit plus pour lui-même. Ce qui lui importe plus que tout, c’est faire la volonté de Dieu au-delà de ses rêves, ses projets, ses ambitions personnelles et son idéal de vie. Marchant ainsi, il met en pratique Galates 2.20 (Darby) qui dit : « Je suis crucifié avec Christ; et je ne vis plus moi, mais Christ vit en moi. »
Le renoncement aux œuvres de la chair.
Le chrétien charnel ne se soumet pas à l’Esprit mais plutôt au mouvement de sa chair. Et bien qu’étant enfant de Dieu, il n’existe pas de différence notoire entre une personne qui n’a pas encore reçu Christ dans sa vie et lui. Ses pensées et ses actes sont prioritairement d’ordre terrestre. Il ne vit que pour le présent et pour assurer son avenir terrestre. Ainsi, il n’hésite pas à se compromettre dans tous les actes ou activités illicites qui pourraient lui procurer un avenir et un bien-être terrestre et éphémère. Il ne se prive pratiquement de rien et se laisse distraire par toutes sortes de distractions charnelles qui font la guerre à son âme. Les passions liées à la chair sont son partage (Galates 5.19-21). L’orgueil et l’impatience caractérisent le chrétien charnel.
Le chrétien mature par contre mortifie son corps et l’asservit de toute distraction charnelle (Cf. 1Corinthiens 9. 27). Il vit par l’Esprit et manifeste abondamment son fruit (lire Galates 5. 22-23). Il dépend de Dieu et se soumet à la direction du Saint-Esprit. Il soumet tous ses projets au Saint-Esprit et attend Sa direction pour accomplir n’importe quelle œuvre, qu’elle soit petite ou grande. L’humilité et la douceur sont le lot du chrétien mature.
La constance dans la marche avec Dieu.
Le chrétien charnel est inconstant dans sa marche. Il est « ballotté et emporté çà et là par tout vent de doctrine » et est facile à égarer (Cf. Éphésiens 4.14). Il ne se contente pas des enseignements des apôtres, mais cherche des nouvelles révélations qui vont satisfaire sa curiosité. Ainsi il devient une proie facile pour les gourous qui recherchent des âmes errantes pour en faire leurs esclaves.
Le chrétien mature est constant dans sa marche avec le Seigneur. Il prend le temps d’examiner chaque nouvel enseignement qu’il reçoit à la lumière de la Parole tel que le faisaient les chrétiens de Bérée (lire Actes 17.11) et il met la Parole qu’il a reçue en pratique.
Le chrétien mature fait des disciples.
Le chrétien mature va à la recherche des âmes égarées, les amènent au Seigneur, fait leur suivi et est prêt à mettre sa vie en jeu pour les brebis de son Seigneur. Il prend le temps de confier à Dieu dans la prière, chaque âme que le Seigneur lui donne. Il a le même désir que Son Maître « qui veut que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité » 1 Timothée 2.4 (LSG). La priorité du chrétien mature, c’est le salut d’un grand nombre .
Le chrétien charnel prêche par envie et par esprit de dispute (Cf. Phillippiens 1.15); l’intérêt de son maître lui importe peu. Il sert son propre ventre (lire Romains 16.18) et fait des disciples dans le but de s’enrichir sur leur dos. C’est ainsi qu’on rencontre dans beaucoup d’églises charismatiques de nos jours, beaucoup d’adeptes mais peu de véritables chrétiens. Le suivi des âmes est médiocre voire absent. La priorité du chrétien charnel est de se faire un nom, d’asseoir son autorité en tant que leader spirituel incontesté.
Notons que le chrétien charnel peut très bien connaître la Parole mais ne pas se soumettre à elle et à l’Esprit qui lui donne la force de s’y soumettre.
De ce qui ressort de cette analyse, je nous encourage à dépendre du Saint-Esprit et comme Jean, confessons cette Parole dans nos vies: « il faut que Jésus croisse dans ma vie et que moi je diminue » (Cf. Jean 3. 30). Recherchons donc ardemment la maturité spirituelle.