Hébreux 10 : 25 (LSG) « N’abandonnons pas notre assemblée, comme c’est la coutume de quelques-uns ; mais exhortons-nous réciproquement, et cela d’autant plus que vous voyez s’approcher le jour. »
De nos jours, les départs constatés au sein de nos communautés chrétiennes, deviennent fréquents et récurrents. Pour certains, le choix est motivé ; alors que pour d’autres, les raisons sont floues et laissent à désirer.
Changer d’église, est une option qui peut survenir dans notre parcours. Toutefois, avant toute décision, il faut prendre le temps de sonder nos motivations, de réfléchir mûrement et de nous demander : nos raisons sont-elles conformes à la volonté de Dieu ?
Mais il faudra surtout s’assurer que nos aspirations ne traduisent pas un simple caprice ; ou qu’elles ne proviennent pas d’un esprit d’égarement envoyé par satan pour nous duper.
À la lumière de la Parole de Dieu, nous identifierons les raisons légitimes pour justifier le départ d’une église.
Abandon de la saine doctrine
Galates 1 : 6 (LSG) « Je m’étonne que vous vous détourniez si promptement de celui qui vous a appelés par la grâce de Christ, pour passer à un autre Évangile. »
L’une des raisons principales pour envisager de quitter une communauté est l’abandon manifeste de la saine doctrine par cette communauté. Lorsque les prédications et la doctrine s’avèrent contraires à l’Évangile de Jésus-Christ, dans ce cas bien aimé(e), tu as largement le droit de partir.
Si l’on te prêche un autre Jésus que Celui dont parle la Bible, si l’on te séduit avec un esprit, autre que Celui que tu as reçu ; ou un Évangile, autre que celui que tu as embrassé, dans ces conditions, fuis !
Nous avons la responsabilité de veiller sur ce qu’on écoute et sur la nourriture spirituelle que nous consommons. Alors, examine tout ce qui est dit et ce qui se fait. Retiens ce qui est bon et conforme à la saine doctrine (1 Thessaloniciens 5 : 21). Dès l’instant où tu n’es plus édifié(e), que la Parole n’est plus prêchée avec profondeur, il vaut mieux chercher une église fidèle à l’ordre et aux principes bibliques.
Il est primordial pour toi de grandir au sein d’une assemblée fidèle à la vérité de la Bible et au message du salut en Jésus.
Le manque de communion fraternelle et d’organisation
L’église est bien plus qu’un lieu de culte. C’est une famille spirituelle, un lieu d’édification, de communion et de service. Nous sommes surtout un corps, le corps de Christ comme l’indique la Bible dans 1 Corinthiens 12 : 12-27. Une église désorganisée, sans vraie communion fraternelle, ni orientation spirituelle précise, peut compromettre la croissance spirituelle du fidèle.
En Actes 2 : 42 (LSG) il est écrit : « Ils persévéraient dans l’enseignement des apôtres, dans la communion fraternelle, dans la fraction du pain, et dans les prières. » En d’autres termes, dans l’église primitive la communion fraternelle était l’un des éléments qui contribuait à sa croissance et sans doute à son équilibre.
En vérité, la vie chrétienne ne saurait se limiter au fait d’aller au culte seulement. Elle implique également de vivre une foi commune, de se soutenir, de se corriger, de se porter en prière mutuellement. Et tout ceci, dans un ordre et une discipline stricte qui favorisent l’épanouissement.
1 Corinthiens 14 : 40 (LSG) « Mais que tout se fasse avec bienséance et avec ordre. »
Il faut que l’église soit organisée, avec des responsabilités bien précises, avec des responsables bien établis, des charges bien déterminées, dans un cadre sain et dotés d’une vision claire. Nul ne peut grandir et évoluer dans un environnement empreint de tohu-bohu.
Déjà que pour plusieurs, la cellule familiale s’apparente à un champ de bataille. Malheureusement, le foyer est, par trop souvent, perçu comme un lieu de pression et d’oppression. Dès lors, l’église doit se proposer comme l’alternative, et s’ériger en un refuge où l’on s’attend à goûter à une paix réelle.
Un programme ecclésial trop chargé
Ce motif soulève la question de l’équilibre dans la vie chrétienne. Vacillant, cet équilibre peut conduire à une dérive que j’appelle les pièges de l’activisme spirituel. Il constitue un fléau, à l’origine de beaucoup de frustrés dans nos communautés. Bref, c’est un tout autre sujet que l’on pourra aborder dans un autre article.
Une église dont le programme est surchargé, où les réunions sont longues et nombreuses, finira par faire fuir ses fidèles. Lorsque les activités prennent le pas sur la relation personnelle avec Dieu, la vie de famille, le temps de repos et la qualité des relations fraternelles, une pression commence à se faire sentir. Elle prend de l’ampleur au fur et à mesure dans chaque tâche, chaque engagement, chaque service. Quand témoigner de l’amour et de la charité devient un fardeau.
Jésus en a fait le reproche aux pharisiens dans Matthieu 23 : 4 (LSG) « Ils lient des fardeaux pesants et les mettent sur les épaules des hommes, mais ils ne veulent pas les remuer du doigt. »
En d’autres termes, c’est faire peser une lourde charge sur quelqu’un, sans lui donner la capacité ou le moyen de la porter. Pour ta santé mentale et pour ton équilibre personnel, si tu décides de partir d’une telle communauté, personne ne t’en tiendra rigueur.
L’abus spirituel et les querelles internes
L’abus spirituel se manifeste en général par des manipulations, des contrôles excessifs, des intimidations au nom de l’autorité spirituelle ou par cette autorité. Il s’exerce aussi par une culpabilisation constante des membres, et ne contribue nullement à leur édification.
Ceux qui le subissent, ne vivent ni la grâce, ni la liberté en Christ, décrites en 2 Corinthiens 3 : 17 (LSG) « Or, le Seigneur c’est l’Esprit ; et là où est l’Esprit du Seigneur, là est la liberté. »
De même, des querelles permanentes, des rivalités de leadership peuvent étouffer la vie spirituelle. Par moment, on assiste à l’éclosion de clans, de groupes partisans, de factions dissidentes. À ce propos, Paul avait averti les chrétiens de Corinthe (1 Corinthiens 3 : 3) du danger des divisions qui détruisent le témoignage de l’Église.
Lorsque l’unité, la vérité et l’amour ne sont plus valorisés dans une assemblée chrétienne, il devient plus que nécessaire de la quitter. Les motivations du départ seront considérées et appliquées dans le discernement. Il sera question avant tout de préserver sa paix, mais aussi de se donner l’opportunité de croître dans un cadre conforme à la Parole de Dieu.
Une instruction divine
Actes 13 : 2 (LSG) « Pendant qu’ils servaient le Seigneur dans leur ministère et qu’ils jeûnaient, le Saint-Esprit dit : Mettez-moi à part Barnabas et Saul pour l’œuvre à laquelle je les ai appelés. »
En dehors des motifs inhérents aux agissements de l’Homme, il y a ceux fondés sur une instruction divine. Reçue de manière claire et sans équivoque, une instruction divine peut conduire un croyant à quitter une église. Dieu agit et convainc le croyant, par Sa Parole, à travers une paix profonde du Saint-Esprit.
Les directives peuvent également prendre la forme de circonstances providentielles confirmant l’appel à une nouvelle saison de ministère, d’apprentissage ou de croissance spirituelle, dans un autre endroit.
Dans ce cas, la transition se déroule dans le calme, motivée par l’obéissance. Elle se fait dans la douceur, la paix, en toute humilité et dans le respect des règles établies dans la communauté. C’est une étape saine, qui ne découle, non pas d’un conflit, mais d’une vocation.
La Bible nous enseigne que toute obéissance produit la bénédiction en abondance. Quitter l’église, alors, n’est plus perçu comme un acte de rébellion, mais une action conforme à la volonté divine.
Cependant, une telle entreprise requiert un temps de jeûne et de prière. Il nous faut avoir du discernement. En effet, Dieu ne nous pousse jamais à la séparation sans raison. Il a un plan bien ordonné pour notre vie, avec des saisons bien définies. Il peut nous placer dans un lieu A pour une saison donnée, puis nous réorienter vers un lieu B pour une nouvelle étape. La vie, elle-même, est régie par des saisons.
Ecclésiaste 3 : 1 (LSG) « Il y a un temps pour tout, un temps pour toute chose sous les cieux. »
Il est également essentiel de consacrer un temps de discussion avec le pasteur et les responsables. Cette démarche vise à éviter tout malentendu, toute spéculation. Car tout départ doit s’effectuer tout en préservant l’unité et la cohésion de la communauté. Surtout, n’allons pas colporter des ragots ou des médisances sur notre ancienne église et ses membres. Sachons faire preuve de grâce et de retenue.
Par ailleurs, l’objectif de cet article n’est pas d’inciter les croyants à errer d’église en église. Il a pour vocation de nous encourager à demeurer fidèles à Christ et à Son Évangile et nous aider à grandir au sein d’une église qui L’honore.