Servir Dieu oui, mais surtout poursuivre Dieu.

Souviens-toi quand tu as commencé. Arrête-toi un instant et demande-toi ce qui t’a poussé à démarrer ce service. Si les raisons peuvent être diverses comme la découverte d’un appel, un simple besoin dans l’église locale, etc. la motivation première devrait être la même : l’amour pour Dieu. Cet amour qui te donne du zèle et te révèle la nécessité de mettre ta pierre à l’édifice dans l’avancement du Royaume.

Le service est donc la conséquence et ton amour pour Dieu, la source. Malheureusement, il arrive que les rôles soient inversés et là il y a un grand risque. Voyons 2 des principaux dangers qui nous guettent et 2 façons de nous en préserver.

Premier danger quand on place le service avant Dieu : perdre de vue l’essentiel.

« Je suis la vigne et vous êtes les branches. Si quelqu’un reste attaché à Moi comme Je suis attaché à lui, il donne beaucoup de fruit. En effet, sans Moi vous ne pouvez rien faire » Jean 15:5 (PDV)

L’exemple le plus typique que la Parole nous laisse est celui de Marthe et Marie. Marthe souhaitait de tout son cœur honorer Jésus-Christ mais elle ne se rendait pas compte qu’à ce moment précis l’essentiel était ailleurs. Il est parfois beaucoup plus facile d’être dans l’action du service que d’être à l’écoute sans être physiquement en mouvement. Pourtant ces temps sont essentiels. Dans ces temps aux pieds de Jésus, nous nous retrouvons face à nous-mêmes et à Celui qui voit tout de nous.

Il peut être tentant d’éviter de faire face à nos manquements spirituels en les mesurant par la place que nous occupons au sein du service. Le service ne doit pas être utilisé pour combler une carence qui en réalité a besoin d’être traitée de l’intérieur. Il ne doit pas être un moyen de fuir ce qui ne va pas en nous .Et c’est là tout le danger. De manière insidieuse, nous pouvons par le service chercher à « mériter notre ciel » mais il n’en est rien ! Rien de ce que tu peux faire ne peut amener Dieu à t’aimer plus ou moins, ni à acheter ton salut : le sacrifice de Jésus y a déjà pourvu.

De même, le pasteur Théodore Austin-Sparks a averti sur ce danger : « Trop souvent l’ennemi a affaibli ou détruit l’œuvre et l’ouvrier en rendant les activités trop lourdes et exigeantes pour que la vie spirituelle de l’ouvrier puisse s’y mesurer. » Le service ne devrait jamais passer avant ta vie spirituelle. Si tu ne prends pas le temps d’être régulièrement rempli par Dieu alors, même avec les meilleures intentions, tu finiras rempli de toi-même et de tes propres émotions.

Cela n’est bon ni pour toi ni pour les autres. N’oublions pas que derrière chaque service il y a de près ou de loin des âmes qui en bénéficient. Ainsi, veille à ce que tu transmets à travers ce service : ton amertume, ta frustration, ton découragement ou un esprit qui s’est laissé renouveler, fortifier, qui témoigne d’une véritable transformation.

Si tu mets ton service avant Dieu, alors ce ne sera plus Dieu la source de ce service mais toi et tu finiras par agir par habitude ou par te lasser car en vérité tu n’es pas fait pour porter ce service mais pour être simplement l’extension de Ses mains.

Deuxième danger quand on place le service avant Dieu : l’orgueil.

« Jean répondit : Nul ne peut s’attribuer une autre mission que celle qu’il a reçue de Dieu (…) Lui doit devenir de plus en plus grand, et moi de plus en plus petit. » Jean 3: 27 et 30 (BDS)

Le second et l’un des plus grands dangers qui guette le chrétien, c’est se laisser remplir par l’orgueil en raison du service qu’il rend. Voilà pourquoi il nous faut garder à l’esprit pourquoi nous avons commencé. Cette motivation première devrait toujours être l’amour de Christ. Ton implication dans le service ne fait pas de toi celui qui aime le plus Jésus, mais simplement un ouvrier dans la moisson.

Quand l’orgueil prend place, ses fruits ne tardent pas à se manifester. Que les autres le perçoivent ou pas, si ce service est devenu « Ton » service, il y a danger. Si dans ton cœur tu as du mal à intégrer de nouvelles personnes, accepter des idées autres que les tiennes, déléguer, que tu as besoin de tout contrôler et que tu accordes de moins en moins de place à la direction de l’Esprit dans ce service… Oui, il y a danger !

Aussi doué(e) sois-tu, ce service ne devrait pas être guidé par tes propres voies et pensées. Même en excellant dans ce service souvenons-nous « qu’il n’y a rien que nous ayons, qui ne nous ait été donné ». On ne devrait donc jamais s’enorgueillir de ce qui n’est que grâce ! C’est ce que nous enseigne la parabole du serviteur inutile dans Luc 17:7-10 (LSG) où Jésus termine par : « Il en est de même pour vous. Quand vous aurez fait tout ce qui vous est commandé, dites : Nous sommes des serviteurs sans mérite particulier, nous n’avons fait que notre devoir. »

Gardons toujours à l’esprit que dans le service comme dans toute œuvre du Royaume, nous avons tous un appel, un rôle à tenir. Mais peu importe à quel point il peut paraître grand, Dieu en sera toujours l’auteur et le pourvoyeur. Ayons donc l’humilité et la joie de marcher dans ce « tout accompli ». A travers ce service, ce n’est pas toi mais bien Dieu et Lui seul qui doit être mis en avant.

Première clef pour garder Dieu au centre : examine ton cœur.

« Car c’est Dieu Lui-même qui agit en vous, pour produire à la fois le vouloir et le faire conformément à Son projet bienveillant » Philippiens 2:13 (BDS)

La Parole nous parle de ce qui est produit en nous. Il nous faut donc régulièrement vérifier les fruits qui sont produits non seulement de nos vies à l’extérieur mais plus encore les fruits intérieurs qui se développent en nous au travers de ce service. Sont-ils les résultats d’un travail de Dieu ? Dans tous les cas, c’est bien la volonté de Dieu de réaliser en nous cette œuvre : non seulement faire naître la volonté de Le servir mais aussi nous donner les moyens pour.

Pour qu’elle se réalise, il nous faut donc garder Dieu à la place qui Lui revient : la première ! Cela tant dans notre agenda du quotidien que dans la direction de ce service. Le résultat de cette œuvre doit être une plus-value pour le Royaume mais aussi et surtout plus de Christ dans l’ouvrier lui-même. Pour cela, aucun moment passé aux pieds de Jésus n’est perdu. Aucun temps que tu consacres à l’approfondissement de votre relation n’est vain.

Au contraire, à Son contact tu grandiras de plus en plus. Tu deviendras sensible à Sa voix et Ses directives qui t’enseigneront elles-mêmes comment Le servir. Alors que tu pouvais t’épuiser et te débattre à faire avancer ce service, tu apprendras à Le remettre au centre et à Le laisser simplement t’utiliser. Alors tu verras naître en toi de nouvelles idées, aspirations et tu t’étonneras toi-même du nouvel élan et de l’efficacité que tu auras là où Il t’a placé.

Faire une introspection de ton cœur te conduira à reconnaître tes propres limites. Reconnaître que toi aussi tu as besoin d’aide, non seulement de Dieu mais aussi des personnes qu’il a placées autour de toi. En réalité, c’est une excellente chose : accepter d’être entouré dans ce ministère sera comme des balises que tu placeras sur ton chemin afin qu’en veillant les uns sur les autres, ce service avance selon la pensée même du Royaume, celle de l’unité du corps de Christ. N’oublie pas que deux valent mieux qu’un !

Poursuivre Dieu c’est aussi demeurer sous Sa protection. Dans ton lieu secret tu vas chercher le renouvellement de tes forces pour ce service. Comme toute œuvre pour Dieu tu y rencontreras des oppositions. Tu as donc besoin d’être ancré en Dieu car c’est la conviction dans ton cœur que tu fais ce qu’Il t’a demandé, là où Il t’a placé et pour Sa seule gloire, qui te fera tenir debout face aux tempêtes.

Deuxième clef pour garder Dieu au centre : revenir à son premier amour.

« Je vis, mais ce n’est plus moi qui vis, c’est le Christ qui vit en moi. Maintenant, ma vie humaine, je la vis en croyant au Fils de Dieu qui m’a aimé et qui a donné Sa vie pour moi » Galates 2:20 (PDV)

L’une des principales clés pour continuer à poursuivre Dieu dans le service est de tout simplement veiller sur notre relation avec Lui. Veiller à Le garder au centre de ce service. Qu’Il en reste le moteur et le but ultime. La Parole nous rappelle que notre Dieu est un Dieu jaloux, qui ne donne pas Sa gloire à un autre, nous y compris !

En effet un seul nous a ouvert le chemin de la vie éternelle, un seul a payé le prix pour qu’aujourd’hui nous soyons appelés fils et filles du Roi. Plus nous restons fixés sur cette vérité, plus nous pourrons servir dans l’humilité. 

Revenir à ton premier amour te permettra de revenir à tes motivations originelles : celles qui t’ont fait te lever pour les âmes, pour les besoins des autres et pour voir s’étendre le Royaume de Dieu et non pas pour une satisfaction personnelle. Œuvrer dans cet état d’esprit ou non déterminera la valeur éternelle de l’œuvre. Celle-ci s’arrêtera-t-elle à ta personne ou acceptes-tu d’être juste ce canal de bénédiction par lequel l’Éternel conduira Son œuvre aussi loin qu’Il le souhaitera ?

Sache que la mission que Dieu t’as confiée dépassera toujours ta seule vie selon qu’il est écrit : « Ce n’est pas vous qui M’avez choisi, mais c’est Moi qui vous ai choisis. Je vous ai donné la mission de produire des fruits, et que ces fruits demeurent. » Jean 15:16 (LSG).

Consacre-toi, reviens à cet état de contemplation où tout n’était que pour Lui. Retrouve ta flamme. Celle qui te faisait pleurer sur les âmes perdues, aspirer après un réveil dans le ministère où tu es placé. Poursuis le cœur de Dieu. Que tu conduises la louange ou que tu participes à l’entretien du temple, tout service (si tu veux le faire selon le cœur de Dieu) te demandera toi-même de rester aligné à son cœur.

En laissant cet amour grandir en toi jusqu’à se répandre sur les autres, tu ne perdras pas de vue que ce service Lui appartient. Ce service appartient à Christ car l’Église est l’Épouse du Christ. Nous n’en sommes que des membres qui par grâce ont été choisis pour servir.

Que tout soit de Lui, par Lui et pour Lui. Amen