As-tu déjà été frustré(e) ? La frustration est une réponse émotionnelle à une opposition ressentie. Elle peut surgir lorsqu’un objectif personnel, un désir, n’obtient pas de réalisation, ou que notre environnement s’oppose à la manifestation de nos attentes. La personne frustrée peut alors développer un comportement passif-agressif ou une propension à l’agression comme ce fut le cas chez Moïse.
1. Rencontre de l’égyptien et l’hébreu.
Pendant ses 40 premières années de vie, Moïse vécut avec un dilemme identitaire: suis-je Hébreu ou Égyptien ? Sans jamais trancher pour une partie. Mais voilà que ce jour, un incident va faire remonter à la surface les émotions qu’il avait refoulées depuis des décennies.
Exode 2 : 11-12 (NEG) « En ce temps-là, Moïse, devenu grand, se rendit vers ses frères, et fut témoin de leurs pénibles travaux. Il vit un Égyptien qui frappait un Hébreu d’entre ses frères. Il regarda de côté et d’autre, et, voyant qu’il n’y avait personne, il tua l’Égyptien, et le cacha dans le sable. »
En effet, Moïse était né hébreu, allaité au sein hébreu, mais avait pour mère légale une Égyptienne, la fille de Pharaon (Exode 2 :1-10). Fils d’esclaves juifs, il avait droit à l’éducation et aux honneurs des princes d’Égypte.
C’était un jeune homme coincé entre deux personnalités, se baladant dans des pensées contradictoires; qui un soir, va surprendre une querelle opposant un égyptien à un hébreu. Le combat qu’il observait à l’extérieur de lui, n’était en fait que le reflet du combat qui se déroulait à l’intérieur de lui. Ainsi, ce que nous voyons dans notre environnement extérieur est à l’image de ce qui se produit dans notre monde intérieur.
Une personne violente envers les autres est une personne en qui l’on trouvera beaucoup de colère. Une personne qui vit dans une maison mal rangée est une personne qui vit dans un désordre interne. Le désordre extérieur n’est que l’expression d’un mal plus profond qui se cache à l’intérieur de lui.
Cette lutte interne qui avait duré plus de 40 ans, devait prendre fin ce soir-là. Mais à quoi allait-il s’identifier par la suite des temps: son pédigrée, ses origines juives ou son conditionnement issu de l’éducation égyptienne ? Il choisit son pédigrée, tua et enterra l’égyptien sous le sable.
2. Rencontre des deux hébreux.
24 heures plus tard, se promenant toujours dans les rues d’Égypte, Moïse va encore rencontrer une autre querelle. Cette fois, il s’agit d’un combat opposant deux Hébreux.
Exode 2 :13 (NEG) « Il sortit le jour suivant; et voici, deux hébreux se querellaient. Il dit à celui qui avait tort: pourquoi frappes-tu ton prochain ? »
La veille, il avait réglé la question de sa crise identitaire en enterrant l’égyptien qui vivait en lui. Mais cette fois, il n’avait plus à faire aux prises entre un hébreu et un égyptien, il s’agissait plutôt d’un hébreu combattant un autre hébreu. Ce qu’il voyait une fois de plus dans son environnement n’était que le reflet extérieur du nouveau combat qu’il menait à l’intérieur de lui : le combat de la légitimité de son appel.
Exode 2 :14 (NEG) « Et cet homme répondit: qui t’a établi chef et juge sur nous ? Penses-tu me tuer, comme tu as tué l’Égyptien ? Moïse eut peur, et dit: certainement la chose est connue. »
Il ne pouvait se donner à lui-même une légitimité. Ce combat, Moïse le reporta en s’enfuyant au pays de Madian.
3. Les rencontres de Jethro et du buisson ardent.
Moïse avait vécu pendant les quarante premières années de sa vie, partagé entre son pédigrée et son conditionnement. Il ressentait le désir de conduire le peuple d’Israël vers la délivrance. Son pédigrée lui avait communiqué de l’amour et un attachement pour ce peuple. Son conditionnement lui avait transmis les principes du leadership.
Seulement, il lui manquait l’élection, l’onction qui l’établirait sur le peuple pour mener à bien sa mission. Moïse vécut donc 40 ans au pays de Madian, chez son beau-père Jethro, à conduire un troupeau au lieu de conduire des hommes. Une fois de plus, ce qui se passait à l’extérieur de lui était le reflet de ce qui se produisait à l’intérieur de lui.
Exode 3 : 1-2 (LSG) « Moïse faisait paître le troupeau de Jethro, son beau-père, sacrificateur de Madian; et il mena le troupeau derrière le désert, et vint à la montagne de Dieu, à Horeb. L’ange de l’Éternel lui apparut dans une flamme de feu, au milieu d’un buisson. Moïse regarda; et voici, le buisson était tout en feu, et le buisson ne se consumait point. »
Parce qu’il ne se considérait que comme un berger, il est devenu berger. Jethro l’avait établi berger de son troupeau. Cependant, pour paître le peuple de Dieu, il lui fallait être établi par Dieu à Horeb. Il lui fallait rencontrer le bon Berger pour devenir un bon berger.
Tu ne peux pas devenir plus que ce que tu vois dans ton esprit. Tu ne peux bâtir une arche, un tabernacle si tu n’as jamais vu les dimensions dans ton esprit. Tu ne peux conduire un peuple à Canaan si toi-même tu ne l’as jamais vu. Ainsi, si nous désirons que notre environnement extérieur change, nous devons agir sur notre monde intérieur, changer nos pensées et la perception que nous avons de nous-mêmes.
Nous ne sommes pas le produit de notre passé, encore moins de notre condition actuelle. Ne laissons pas les situations qui nous sont arrivées définir la perception que nous avons de nous. Nous sommes l’image de Dieu, nous pouvons faire et devenir tout ce qu’Il dit que nous pouvons faire.
Notre passé nous renseigne sur notre mission de vie, notre conditionnement nous prépare pour l’accomplir et notre Dieu nous communique la capacité de l’accomplir. Ce qui se passe à l’extérieur de nous est le reflet de ce qui se produit à l’intérieur de nous. C’est la raison pour laquelle nous devons bien prendre soin de notre monde intérieur.
Proverbes 4 : 23 (LSG) « Garde ton cœur plus que toute autre chose, car de lui viennent les sources de la vie. »