Mais comment en suis-je arrivé là ? Les choses avaient si bien commencé, tout était si bien parti. Où suis-je ? Qui-suis-je ? Je ne reconnais pas ce lieu et ces visages me sont étrangers. J’aimerais trouver quelque chose, quelqu’un qui me rappelle d’où je viens, ce que je suis supposé être ou devenir. Dieu d’Abraham…
Tel est le monologue intérieur que j’imagine être en train de se dérouler dans l’esprit de Joseph tandis qu’il fait son entrée en Égypte pour la toute première fois, en tant qu’esclave. En un rien de temps, le voilà passé de Canaan – la terre promise par Dieu à son peuple – au pays d’Égypte, un territoire idolâtre. Comment un tel changement a-t-il pu être possible ?
Genèse 39 :1 (LSG) « On fit descendre Joseph en Égypte ; et Potiphar, officier de Pharaon, chef des gardes, Égyptien, l’acheta des Ismaélites qui l’y avaient fait descendre. »
Joseph, jeune homme de 17 ans, était le fils préféré de son père et le choix de Dieu pour accomplir une destinée qui dépassait son entourage. C’est ainsi que ses frères, jaloux, décidèrent de le vendre comme esclave. Pourtant, lorsqu’on prête attention à ce que dit la Parole, force est de constater que la jalousie n’était pas le seul sentiment qui motivaient les frères de Joseph alors qu’ils mettaient sur pied leur plan machiavélique. Non, un autre sentiment supplantait leur jalousie et ce sentiment c’était la crainte. La crainte que le plan de Dieu pour la vie de Joseph ne s’accomplisse.
Genèse 37 :20 (LSG) « Venez maintenant, tuons-le, et jetons-le dans une des citernes ; nous dirons qu’une bête féroce l’a dévoré, et nous verrons ce que deviendront ses songes. »
En vérité, alors que les frères de Joseph méditaient de lui faire du mal, leur seul désir était d’empêcher la réalisation de ses rêves, autrement dit d’avorter sa destinée ! Cela ne te fait-il pas penser à quelqu’un ? Au diable bien sûr ! Son principal objectif est totalement similaire : empêcher le rêve de Dieu pour notre vie de s’accomplir ! Et pour cela, il va utiliser 3 principales stratégies que l’on décèlera au travers de chacun des actes posés par les frères de Joseph, alors qu’ils mettaient leur plan à exécution.
Stratégie n°1 : Nous faire douter de notre identité.
Genèse 37 :23 (Lsg) « Lorsque Joseph fut arrivé auprès de ses frères, ils le dépouillèrent de sa tunique, de la tunique de plusieurs couleurs, qu’il avait sur lui. »
C’est étrange, mais la première chose que les frères de Joseph vont faire lorsqu’il arrivera jusqu’à eux, c’est lui enlever sa tunique. Cette tunique qui le distinguait de ses frères et qui mettait l’emphase sur sa différence. Cette tunique qui présageait déjà à cette époque qu’il était destiné à accomplir quelque chose de grand. En lui enlevant sa tunique, ils cherchaient à lui ôter par la même occasion son identité de fils préféré et d’élu de Dieu.
Et c’est la même chose que le diable fait avec nous. Lorsqu’il veut tuer notre destinée, il va d’abord s’en prendre à notre identité en faisant tout pour nous arracher la conscience de qui nous sommes en Christ et de notre différence par rapport au reste du monde.
Lorsque la tunique de Joseph lui a été arrachée, il s’est retrouvé nu. Cette même nudité – fidèle symbole de la honte, du manque de confiance en soi et de la non-estime de soi – sera ce nouveau « manteau » dont l’ennemi cherchera à nous recouvrir, afin de définitivement nous empêcher de nous voir comme Dieu nous voit. C’est alors que la beauté que l’on percevait auparavant en nous regardant dans la glace, laissera place à nos yeux à la laideur, la personne forte à la personne faible, l’être capable à l’inapte.
Déclarons avec foi que cette ruse de l’ennemi échoue dans notre vie au nom de Jésus ! Décidons de porter nos regards sur toutes les bonnes choses que Dieu dit de nous dans Sa Parole et sur rien d’autre !
Stratégie n°2 : Fragiliser notre vision et notre foi en la promesse.
Genèse 37 :24 (LSG) « Ils le prirent, et le jetèrent dans la citerne. Cette citerne était vide ; il n’y avait point d’eau. »
En le jetant dans cette citerne sans eau – sans vie – et très certainement sombre et étroite, les frères de Joseph vont par la même occasion limiter son champ de vision aux murs fermes de la citerne. Là, il ne peut aller ni à droite ni à gauche car pris au piège par l’étroitesse de l’endroit. Il ne peut plus contempler les vastes horizons, les paysages lointains, s’étendre ou se mouvoir librement. La possibilité de projeter son regard au loin lui a été enlevée. Pour Joseph, cette citerne est sans aucun doute un lieu de désespoir et d’incertitude.
Ce sont ces mêmes sentiments négatifs dont l’ennemi va également tenter de nous remplir pour nous empêcher d’atteindre notre destinée. Soudain, des questionnements et interrogations quant à l’accomplissement de la promesse de Dieu pour notre vie, vont commencer à émerger de toutes parts ; nous plongeons ainsi dans la confusion, le doute et la crainte.
C’est ce temps où subitement, la vision a l’air trop grande pour nous, où la promesse a l’air tellement lointaine et abstraite qu’il nous est difficile de croire qu’elle pourrait s’accomplir un jour. Notre foi est mise à rude épreuve car l’ennemi est parvenu à fixer nos yeux sur notre réalité : trop âgé(e), pas les diplômes nécessaires, pas assez de finances, pas suffisamment d’éloquence, pas le « bon pays », pas « le bon physique » ; et puis d’ailleurs, « Dieu a-t-il réellement dit que… ? » etc.
En effet, une fois que le diable parvient à nous faire douter de notre identité en Christ, il devient facile pour lui de fragiliser l’idée que l’on se fait de la vision que Dieu a pour notre vie. La foi et la confiance qui nous habitaient alors se retrouvent non seulement brouillées par une mauvaise image de nous mais aussi par une vision rationnelle et pessimiste de notre avenir.
Nous devons farouchement nous opposer à cette stratégie de l’ennemi en réalignant nos cœurs et nos pensées sur la vérité de la Parole : « Dieu peut faire par la puissance qui agit en nous, infiniment au-delà de tout ce que nous demandons ou pensons ! » (Éphésiens 3 :20).
Stratégie n°3 : Nous faire dévier de notre trajectoire.
Genèse 37 :28 (LSG) « Au passage des marchands madianites, ils tirèrent et firent remonter Joseph hors de la citerne; et ils le vendirent pour vingt sicles d’argent aux Ismaélites, qui l’emmenèrent en Égypte. »
En dernier lieu, les frères de Joseph vont l’éloigner, le déraciner de la terre promise – terre sur laquelle repose des promesses de multiplication et d’abondance – sa destinée paraissant trop bien partie sur ce territoire prospère. Ils vont dès lors le vendre à des étrangers qui l’emmèneront en Égypte, pays idolâtre qui ne plaît pas à Dieu. Pour Joseph, c’est le pays de l’asservissement et de l’esclavage.
C’est un pays où il doit faire face aux faux témoignages et résister de toutes ses forces à la tentation. C’est aussi pour lui le pays de la solitude et de la mise à part, car très certainement, il devra s’efforcer de rester connecté au Dieu d’Israël alors même qu’il est entouré d’un peuple idolâtre.
Souvent, lorsque l’ennemi essaye de nous arrêter dans notre course, on peut également s’apercevoir qu’une atmosphère semblable à celle de l’Égypte semble se créer autour de nous. C’est alors qu’on voit les problèmes s’accumuler, les drames, les tentations, les injustices, les complots, la calomnie, le chômage, le retard, les échecs, etc. Toutes sortes de situations compliquées qui ont pour unique but de nous faire perdre la foi, renier Dieu et ainsi passer à côté du plan du Seigneur pour notre vie.
Pour les frères de Joseph, cet acte de vente était le coup fatal porté à la destinée de leur frère : pour eux, c’en était bel et bien fini de Joseph et de ses rêves.
De même, lorsque le diable multiplie les difficultés dans notre vie, il s’imagine qu’il est en train de gagner et qu’il parviendra enfin à nous stopper dans notre course. Mais tout comme Dieu n’avait pas dit son dernier mot pour Joseph, Il ne l’a pas non plus dit pour nous !
En effet, ce que les frères de Joseph n’avaient pas prévu en l’éloignant de la terre promise – terre pouvant symboliser dans ce cas de figure, l’existence tranquille et paisible que l’on peut vivre à certains moments – c’est que malgré les bouleversements que leurs actes allaient opérer dans la vie de leur frère, la promesse de l’Éternel continuerait de l’accompagner même au milieu de l’épreuve ; car celle-ci ne dépendait pas des circonstances de Joseph mais de son identité d’élu de Dieu !
C’est ainsi qu’après des années d’esclavage, de difficultés et d’attente, Joseph, fidèle à sa foi en Dieu, finit par voir la promesse se réaliser lorsqu’il accéda au titre de gouverneur d’Égypte. La Parole que l’Éternel avait prononcée sur sa vie des années auparavant avait finalement triomphé !
Ainsi, malgré tous les traits enflammés du malin, malgré tous ses efforts et attaques pour nous maintenir dans le désert du doute et des difficultés, gardons foi dans le fait que Dieu, Lui, a prévu de faire germer un jardin d’Éden au cœur même de notre désert, car tout concours au bien de ceux qui aiment Dieu (Ézéchiel 36:34-35 et Romains 8:28).
Relevons donc la tête, emparons-nous de l’épée de la Parole de Dieu et dès aujourd’hui, soyons prêts à renverser les mensonges de l’ennemi.
Disons-le ensemble !
- Je suis la lumière du monde et une merveilleuse créature ! (Matthieu 5 :14 ; Psaumes 139 : 14)
- Ce que Dieu m’a promis Il peut aussi L’accomplir ! Je décide de marcher par la foi et non par la vue ! (Romains 4 :21 ; 2 Corinthiens 5 :7)
- Quel que soit ce que je traverse, je suis plus que vainqueur par Celui qui m’a aimé ! (Romains 8 :37)
Que Dieu vous bénisse ! Amen.