Dans ce passage, il est question d’une discussion qui s’est engagée entre Jésus et une femme dont la Bible ne mentionne pas le nom. Tout ce que la Bible signifie en rapport avec son identité est qu’elle est cananéenne. Elle était venue dans l’optique de trouver auprès de Jésus, la délivrance de sa fille qui était tourmentée par un démon.
Dans la plupart des enseignements que nous recevons au sujet de la femme cananéenne, nous comprenons qu’elle a persévéré en démontrant une grande foi. En effet, la guérison de sa fille fut le fruit de sa grande foi en Dieu, et celui de sa persévérance également. Matthieu 15 : 28 (LSG) « Alors Jésus lui dit: Femme, ta foi est grande; qu’il te soit fait comme tu veux. Et, à l’heure même, sa fille fut guérie. »
Mais au-delà de cet enseignement sur la persévérance et la foi, nous pouvons tirer d’autres enseignements. En effet, cette femme Cananéenne a montré une grandeur d’esprit. Elle n’a pas accepté les frustrations, la discrimination, l’humiliation, les paroles blessantes, ni la remarque en apparence inadaptée de Jésus en vue de l’écarter. En réalité le Seigneur lui parlait ainsi pour stimuler sa foi et non pour la rejeter ni la mépriser. Elle avait un seul objectif, celui de trouver la délivrance de sa fille et faisait pleinement confiance en Jésus pour opérer ce miracle dans la vie de sa fille. C’est justement pour cette raison qu’elle ne s’est pas découragée ou n’a pas abandonné malgré les éléments de frustration perceptibles au niveau de la chair.
Matthieu 15 : 22 (LSG) « Et voici, une femme cananéenne, qui venait de ces contrées, lui cria: Aie pitié de moi, Seigneur, Fils de David ! Ma fille est cruellement tourmentée par le démon. »
1er élément de frustration: le Silence de Jésus.
Matthieu 15 : 23 (LSG) « Il ne lui répondit pas un mot, et Ses disciples s’approchèrent, et Lui dirent avec insistance: Renvoie-la, car elle crie derrière nous. »
La femme Cananéenne se trouvait dans une situation difficile avec le cas de sa fille qui était tourmentée par un démon. Elle cria à Jésus espérant avoir une solution à son problème mais apparemment le maître « faisait le sourd ». Je te pose la question suivante: quelle serait ta réaction en pareille situation ?
Je suis plus que convaincu, que tu le prendrais pour un manque de considération. Tu allais certainement te dire: » Non mais attend, pour qui ce Jésus se prend ? Ma fille est cruellement tourmentée par le démon, je viens vers Lui et Il « fait le sourd ? ». Puis quand elle aurait été en face du Seigneur, elle aurait pu dire: « Jésus, dis-moi, qu’est-ce que tout ceci signifie ? Un peu de respect pour ma modeste personne, je Te prie. Je T’ai juste fait une demande et ce n’est pas une raison pour me traiter de la sorte ». Je crois même que les plus zélés d’entre nous auraient certainement pu prendre Jésus par le col.
Mais si tu observes bien l’attitude de la femme cananéenne, elle n’a même pas bronché, ni même considéré le silence de Jésus comme un refus. Elle avait un objectif en tête et savait ce qui l’avait emmené vers Jésus. Se comporter comme une frustrée n’aurait pas plus apporter la délivrance à sa fille.
2ème élément de frustration: la discrimination notoire de Jésus.
Matthieu 15 :24 (LSG) Il (Jésus) répondit: Je n’ai été envoyé qu’aux brebis perdues de la maison d’Israël.
Bien-aimé(e) dans le Seigneur, l’on pourrait considérer cette réponse de Jésus comme étant une discrimination notoire. Si c’était toi par exemple, le ciel allait certainement tomber sur ta tête. Tu aurais dit certainement: Jésus ne considère que le peuple d’Israël et s’en fiche pas mal de nous habitants de Canaan et d’autres contrées.
Là encore, si tu observes bien l’attitude de la femme cananéenne, elle n’a pas considéré ce que l’on pourrait qualifier de discrimination de la part de Jésus. Car elle avait un seul objectif (la délivrance de sa fille) et pour ça, elle était prête à tout supporter. Encore une fois, cette phrase du Seigneur n’était sortie de Sa bouche que pour stimuler la foi de la cananéenne. Car plutôt dans l’évangile, on Le voit apporter la délivrance au serviteur du centenier romain d’une part, donner une parole de connaissance accompagnée de guérison à la femme samaritaine, etc.
3ème élément de frustration: Le mépris de Jésus.
Matthieu 15 : 26 (LSG) « Il répondit: Il n’est pas bien de prendre le pain des enfants, et de le jeter aux petits chiens. »
Cette réponse de Jésus laisse transparaître un tant soit peu du mépris, en apparence. Toujours pour les mêmes raisons que nous venons de mentionner. Si tu étais à la place de la femme cananéenne, il y a des fortes chances que tu aurais crié au scandale sur tous les toits, et auprès de quiconque voudrait t’entendre. Tu aurais dis que Jésus t’a méprisé. Exactement comme d’aucuns disent de nos jours: « Je suis méprisé(e) dans mon assemblée, c’est mieux que je reste chez moi ».
Si tu observes bien l’attitude de la femme cananéenne, elle n’a même pas considéré ce que l’on pourrait qualifier de mépris de la part de Jésus. Car son objectif n’avait pas changé et c’était toujours la délivrance de sa fille qui la tenait à coeur.
Triste constat de nos assemblées modernes, où les fidèles ont besoin d’apprendre de la femme cananéenne.
A ce niveau, j’ai à cœur de parler d’un phénomène qui sévit dans nos assemblées et communautés religieuses, que j’ai nommé: la frustration. Les chrétiens de nos jours, aiment tellement l’expression « j’ai été frustré, on m’a frustré, ils m’ont frustré » etc…
Nous sommes devenus des chrétiens «bébé gâté » que l’on doit dorloter et pour peu, on déclare « on m’a frustré ». Je me demande par moments, si nous connaissons réellement la définition du mot frustration. Souvent la vérité et les reproches sont considérés par plusieurs comme des éléments de frustration, malheureusement. Plusieurs chrétiens démissionnent et quittent même les assemblées sous prétexte qu’ils ont été frustrés par un X ou par un Y. Je ne suis pas en train de nier le fait que les frustrations existent et peuvent nous refroidir par moment, mais la vérité est que nous vivons en société, les frustrations ne peuvent donc pas manquer. Aujourd’hui, les chrétiens sont capables de renier leur foi en Christ, de quitter leurs assemblées pour une histoire de « on m’a frustré ». C’est malheureux et déplorable, je pense.
Si ce n’est pas le cas, ils préfèrent rester dans leur coin, renfermés sur eux-mêmes: de cette manière, personne ne viendra les frustrer. Je nous invite à imiter l’attitude de la femme cananéenne, elle ne considérait pas ce que tu appelles frustration, car son objectif était la délivrance de sa fille.
Remise en question.
Quel est l’objectif pour lequel tu as donné ta vie à Jésus ? Quel est l’objectif pour lequel tu fréquentes une assemblée ? Je pense pour ma part que les deux objectifs sont plus importants que ton affaire de « on m’a frustré ».
Bien-aimé(e) dans le Seigneur, je t’encourage et t’exhorte à ne pas céder devant les frustrations et à continuer ta marche. Peu importe ce qui adviendra, n’oublie jamais de regarder ce à quoi le Seigneur t’a appelé ou l’importance de ta présence dans une communauté.
Luc 23 : 31 (LSG) « Car, si l’on fait ces choses au bois vert, qu’arrivera-t-il au bois sec ? »
Que le Seigneur nous soit en aide. Amen!