L’impulsivité est le fait d’avoir des difficultés à se contrôler, d’agir sous le coup de l’émotion sans réfléchir. D’autres termes sont régulièrement employés pour désigner l’impulsivité: « j’agis sans penser », « je fonce », « je dis tout ce que je pense », « je me mets facilement en colère » … C’est souvent l’entourage qui qualifie une personne d’impulsive et on l’associe facilement à un adjectif péjoratif, lié à l’agressivité et à la colère. Nos paroles nous échappent, nos comportements nous dépassent. Tout ça te dit quelque chose ?
L’impulsivité et ses dérives.
« L’insensé laisse voir à l’instant sa colère, mais celui qui cache un outrage est un homme prudent. » Proverbes 12 :16 (LSG)
Être impulsif de temps en temps n’est pas la même chose que d’être trop impulsif tout le temps. Lorsque l’impulsivité est ponctuelle et modérée, elle ne pose pas de problème et peut même permettre d’avancer plus rapidement dans la vie. En revanche, l’impulsivité excessive pose souci, notamment dans les relations avec les autres. Alors, comment corriger ce deuxième type d’impulsivité ?
L’impulsivité excessive peut résulter de différents maux aux origines multiples: hypersensibilité, troubles de l’humeur, troubles anxieux, addictions, intolérance à la frustration, troubles de la personnalité… On s’emporte, on perd ses moyens et on dit des phrases ou des jugements sur l’autre qu’on regrette après coup. « Comme une ville forcée et sans murailles, ainsi est l’homme qui n’est pas maître de lui-même. » Proverbes 25 :28 (LSG). Les impulsifs cherchent à vider leur colère à court terme en omettant les conséquences de leurs actes, sur le long terme pour eux-mêmes et les autres. Dans l’immédiat, on ne se rend pas compte des conséquences de notre impulsivité sur notre entourage, et même notre futur parfois.
L’impulsivité est l’un des sentiments les plus difficiles à maîtriser et quand il se manifeste, il est souvent déjà trop tard pour faire marche arrière. On a beau essayer de respirer, étouffer ce que l’on ressent, rien à faire, tout repart de plus belle. Ceux qui sont victimes d’impulsivité ne se rendent souvent pas compte qu’ils se font du mal, voire se détruisent à petit feu, et sont toujours à terme, victimes de leur tempérament. « Sachez-le, mes frères bien-aimés. Ainsi, que tout homme soit prompt à écouter, lent à parler, lent à se mettre en colère; car la colère de l’homme n’accomplit pas la justice de Dieu. » Jacques 1v19 (LSG). Sous impulsivité, il est impossible d’être objectif, d’être juste. La réalité est biaisée, et le comportement sera en adéquation avec cette réalité faussée. C’est pourquoi, la personne impulsive qui n’est pas maître d’elle-même ne peut pas accomplir la justice de Dieu, et encore moins sa volonté.
Impulsivité et susceptibilité.
« Ne rendez à personne le mal pour le mal. Recherchez ce qui est bien devant tous les hommes. » Romains 12v17.
L’impulsivité et la susceptibilité sont deux adjectifs qui s’emboîtent parfaitement: on me pique, je rétorque de suite. Pourquoi ? Car je me sens jugé, j’ai le ressenti que l’autre me dénigre, me rabaisse. Alors pour le contrer et lui montrer qui je suis, je ne peux m’empêcher de crier, d’hurler à quel point on me perçoit à tort.
Qu’en est-il vraiment dans le cas de l’impulsivité ? Les personnes susceptibles ont une légère tendance à prendre tout dans le sens péjoratif et possèdent très rarement un nuancier de couleurs: soit tout est noir, soit tout est blanc. Pourtant dans la vie, il est essentiel de nuancer ses propos, nuancer ses pensées et être relativement ouvert d’esprit pour comprendre que l’autre n’agit sûrement pas de la meilleure des manières, mais que rien ne sert de surenchérir. Ils n’ont que très peu confiance en eux, donc la manière de répondre à leurs détracteurs passera par deux finalités le silence ou l’impulsivité.
Comme il est impossible d’évoluer durablement dans la société sans pouvoir tolérer un minimum d’insatisfaction, les gens impulsifs vont alors au-devant de beaucoup de déconvenues, voire de complications personnelles et professionnelles… Ils ont généralement beaucoup de mal à effectuer des concessions ou à discuter calmement, ce qui peut gravement les handicaper dans les relations sociales. Il n’y a rien de pire que l’impulsivité pour se discréditer en un tour de main. « L’insensé met en dehors toute sa passion, mais le sage la contient. » Proverbes 29 :11 (LSG).
En toute circonstance, nous devons veiller sur notre comportement, nos agissements, nos pensées, nos dires. La Bible le spécifie bien: « Prenez garde à vous-mêmes, afin que vous ne perdiez pas le fruit de votre travail, mais que vous receviez une pleine récompense. » 2 Jean 1 :8 (LSG). Ce serait dommage de perdre tout le fruit de notre travail pour une colère exprimée sous coup d’impulsivité, non ?
La maîtrise de soi, un levier essentiel de ta réussite.
Mais alors comment garder son sang-froid lorsque la vie quotidienne nous soumet à de rudes épreuves ? Comment garder son calme ? Comment éviter d’agir de façon subite et irraisonnée ? Comment refréner un comportement compulsif ou agressif ? Comment garder le contrôle de sa vie ?
Tous les points cités précédemment, résultent d’une seule chose, et vraisemblablement, c’est la seule clé qui existe réellement pour contrer l’impulsivité: la maîtrise de soi. Car oui, tu peux apprendre à te tempérer et gérer tes émotions. La Bible mentionne d’ailleurs à plusieurs reprises la maîtrise de soi. Mais qu’est-ce que c’est exactement ? La maîtrise de soi désigne notre capacité à contrôler nos émotions, nos réactions et nos comportements. Elle est essentielle pour vivre en société ! « Mais le fruit de l’Esprit c’est l’amour, la joie, la paix, la patience, l’amabilité, la bonté, la fidélité, la douceur, la maîtrise de soi. » Galates 5v22 (BDS). La maîtrise de soi est ici citée en dernière position, mais elle n’est guère la moindre des choses à laquelle il faut prêter attention !
La maîtrise de soi permet de mener à bien des projets à long terme, de façon cohérente et avec persévérance, car elle nous empêche de céder à la tentation immédiate ou de nous laisser emporter par des réactions émotionnelles fortes et incontrôlées. « (…) A cause de cela même, faites tous vos efforts pour joindre à votre foi la vertu, à la vertu la science, à la science la tempérance, à la tempérance la patience, à la patience la piété, à la piété l’amour fraternel, à l’amour fraternel la charité. » – 2 Pierre 1 :5-7 (LSG)
Quelques pistes pratiques pour mieux maîtriser son impulsivité:
- Pauser, observer et identifier: prends du recul par rapport à ce qui est vécu au quotidien, et les choses sur lesquelles tu n’as pas de prise directe. Cette réflexion en amont te permettra de prendre davantage conscience de tes émotions.
- Classique mais pourtant clé: réfléchir avant d’agir. A ce propos, nos grands-mères recommandaient de tourner 7 fois sa langue dans sa bouche avant de parler. Compter jusqu’à 3 avant de passer à l’action, ou boire un verre d’eau peut également faire l’affaire. Le tout est de trouver un geste clef qui peut te permettre de marquer un temps de pause et ainsi calmer le jeu.
- Verbaliser au lieu de passer à l’acte: Dire les ressentis, parler avant d’agir, exprimer ses besoins, ses envies, ses frustrations … mais le tout en ayant pris le temps de faire redescendre la pression peut permettre d’amadouer le dialogue et d’instaurer un climat de confiance avec l’autre.
- Se mettre ensuite au défi: se placer volontairement (ou non) dans une situation dans laquelle tu sais que ton impulsivité se révèle facilement et/ou te porte préjudice. Prends alors le temps d’analyser la situation et de réagir différemment que d’habitude.
- Planifier ses actions: Prends du temps pour hiérarchiser tes priorités; cela permet ainsi de mener à bien tes projets, sans t’éparpiller dans des idées ou des choses non prioritaires ou même futiles.
- Reporter ses achats au lendemain: en étant impulsif dans ses dépenses, les reporter au lendemain permettra de moins se fier à des coups de cœur en prenant le temps de réfléchir à la réelle nécessité du produit en question.
- Prendre du temps pour toi: L’impulsivité fonctionne souvent avec un sentiment d’urgence, de stress; il s’agit de laisser du temps au temps. Prendre le temps de décompresser dès que possible te permettra de ne pas rester « sous pression », te mettra dans de meilleures conditions pour affronter les aléas de tous les jours et allégera ainsi les excès de colères impromptus.
Et pour aller un peu plus loin, apprends à respirer un bon coup dans les situations où tu sens l’impulsivité prendre de la place. Ose prendre le temps de bien choisir tes mots et de discerner si cela en vaut vraiment la peine de t’emporter. L’énervement n’a rien de constructif, bien au contraire, il rend l’échange bien plus difficile ! Si tu sens la colère t’emporter, mets-toi à l’écart pour faire redescendre la pression un instant avant d’aller affronter la situation de manière plus tempérée.
Si tu constates que la personne en face de toi s’emporte alors que tu as choisi le « self control », mets fin à la conversation et ne réponds plus à ses attaques; tu n’en seras que plus fier ! La maîtrise de soi est une vertu essentielle pour notre marche au quotidien. « Celui qui est lent à la colère vaut mieux qu’un héros, et celui qui est maître de lui-même, que celui qui prend des villes. » Proverbes 16 :32 (LSG).
Si ton impulsivité est vraiment excessive et que les conséquences s’en ressentent régulièrement dans ta vie, prends le temps de pauser et de comprendre ce que traduit cette impulsivité pour la prendre en charge. N’hésite pas à demander conseil à un ami ou à un responsable de ton église et lui demander de prier avec toi également. Tu peux aussi décider de consulter un professionnel (psychiatre par exemple), qui pourra t’aider dans ce processus.
Une autre clef essentielle mais pas des moindres: apprécie ta vie. Plus tu apprécieras le cours de ta vie et seras bien dans tes baskets, plus tu seras amené à garder ton calme face aux critiques ou aux désaccords.
Comme dit précédemment, l’impulsivité marche de pair avec la susceptibilité. Logiquement, moins tu seras susceptible et moins tu seras impulsif, non ? Plus tu connaîtras ta valeur et tu auras une bonne image de toi, moins tu seras sujet à être susceptible pour peu de choses. Apprends donc à avoir confiance en toi, à croire que tu es une créature merveilleuse pour qui Dieu a prévu des plans parfaits !
La confiance en soi peut nettement contribuer à diminuer cette impulsivité maladive. Après tout, à quoi bon s’emporter pour des personnes que tune reverras sûrement plus jamais et qui ne te connaissent pas ? A quoi bon s’énerver pour une situation qui n’aura plus d’importance dans deux semaines ? Cela vaut-il vraiment la peine de se gâcher une journée pour cela ? La réponse est non, tout simplement.