Nous avons tous certainement déjà fait cette remarque, malgré tant de messages et d’enseignements, l’impact dans les vies est parfois minime et les fruits sont quasi inexistants. Nous organisons et assistons à des programmes encore et encore dans nos églises. Nous voyageons même dans d’autres villes, voire d’autres pays, pour assister à des conférences. Et pourtant, années après années, les résultats semblent si insignifiants comparés à l’énergie déployée et aux efforts fournis. (Nous parlons ici des efforts aussi bien financiers, physiques que spirituels).
Ce fait m’a longtemps rendu perplexe et même triste, si je puis le dire. Nous avons d’excellents sermons et des prédicateurs pointilleux. Des enseignants hors pairs et des messages si profonds ; pourtant un très grand nombre d’enfants de Dieu reste inchangé sinon, vit dans la stagnation.
Le Dr Zacharias Tanee Fomum a dit : « La tiédeur, la superficialité et le manque de zèle que nous observons aujourd’hui dans la vie des croyants n’est pas le plus effrayant. Le plus effrayant est qu’ils ne s’en rendent même pas compte. »
En près de 24 ans de vie chrétienne, par la grâce de Dieu, j’ai pu faire beaucoup de constats et j’ai malheureusement vu des personnes 10 ans après et même 15 ans, au même niveau dans leur marche chrétienne. Où se situe en réalité le problème ?
Une chose est certaine et absolue, le problème ne vient pas du Seigneur et ce serait donner trop de gloire à satan si nous devions lui attribuer à lui seul, les raisons derrière ce constat alarmant.
Cela fait près de 6 ans que je me suis profondément mis à réfléchir tout en posant les questions au Seigneur, sur les raisons de cet état de choses. Je voudrais partager avec toi, les réponses que j’ai reçues du Seigneur. (Même si ce n’est qu’un résumé très bref du livre que ce temps de réflexion a produit).
1/ Le manque de consécration profonde
La consécration est ce dont nous avons besoin. Lorsque l’Apôtre Paul dans sa lettre aux Romains parlait de s’offrir comme un sacrifice vivant, il était en d’autres termes en train de parler de consécration.
Romains 12:1 (LSG) « Je vous exhorte donc, frères, par les compassions de Dieu, à offrir vos corps comme un sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu, ce qui sera de votre part un culte raisonnable. »
Celui qui ne se consacre pas ne sera pas concentré ou du moins focalisé. Un phénomène très répandu aujourd’hui est le fait d’assister à la migration des chrétiens qui vont d’église en église, pour finalement ne plus avoir d’église.
Si tu n’as pas d’église, tu n’as pas de berger ou de pasteur. Si tu n’as pas de berger, tu manqueras de direction et d’orientation à un moment donné concernant certains aspects de ta vie.
Si tu n’as pas de pasteur, tu n’as pas de père spirituel. Si tu n’as pas de père spirituel, tu manqueras de repère à un moment ou à un autre.
La consécration est ce qui nous manque le plus dans nos milieux chrétiens. Nous sommes pour la plupart d’entre nous, des chrétiens bipolaires. Il est facile de savoir que nous sommes chrétiens le dimanche par notre habillement et notre langage, voire même les musiques que nous écoutons.
Mais les six autres jours de la semaine nous avons une autre vie car :
- Nous nous habillons d’une manière mondaine ;
- Écoutons des musiques mondaines ;
- Fréquentons des personnes peu recommandables ;
- Et allons dans des endroits douteux.
Ce manque consécration a fait en sorte que beaucoup de chrétiens préfèrent avoir des pasteurs sur YouTube et 36 pères spirituels, car dans la réalité ils ne veulent rendre compte à personne.
2/ Nous n’écoutons vraiment
Il est probable que cette affirmation surprenne plusieurs, mais j’ai réalisé avec le temps que nous n’écoutons pas vraiment. Dans Marc 4 :2-3 (LSG), alors que le Seigneur parlait à Ses disciples, un mot a attiré mon attention : « Il leur enseigna beaucoup de choses en paraboles, et il leur dit dans Son enseignement : ECOUTEZ ! Un semeur sortit pour semer. »
Écouter est différent d’entendre, car lorsque tu entends, tu ne perçois que des sons ou des voix parce que ce n’est que ton corps qui est présent. Mais lorsque tu écoutes, tu es réellement attentif puisque ton esprit aussi est présent.
Lorsqu’il est dit dans le livre des Proverbes d’être attentif, c’est à l’esprit que l’on parle en réalité. Tu peux être présent de corps dans une salle de classe ou dans une église, mais totalement absent d’esprit.
Une personne peut être assise là devant le prédicateur qui dit des choses profondes, mais cette personne ne pense qu’au fait qu’elle n’est pas encore mariée ou n’a pas encore d’enfants ; pourtant ce n’est absolument pas le sujet de la prédication.
D’autres encore sont assis là et attendent que l’homme de Dieu finisse son message, prient pour eux afin qu’ils obtiennent leur visa pour l’étranger. Pour d’autres leur regard ne fait que se balader sur la tenue des chantres ou sur le nouveau bijou de la femme du pasteur. Pire encore, certains manipulent leurs portables pendant la prédication; subitement quand les gens acclament, eux aussi acclament, mais en fait ils n’ont rien compris parce que justement ils entendaient, mais n’écoutaient pas.
Souviens-toi qu’écouter est différent d’entendre. Quand tu écoutes, tu es présent d’esprit, d’âme et de corps. Tu es attentif (ve) et alors, tu finiras par comprendre. Entendre c’est juste percevoir le son ou une voix. Tu peux donc entendre sans comprendre. Écouter permettra à ton esprit de saisir, car la Parole est Esprit.
Jean 6:63 (LSG) « C’est l’esprit qui vivifie ; la chair ne sert de rien. Les paroles que je vous ai dites sont esprit et vie. »
Lorsqu’on parle de Marie qui était aux pieds du Seigneur, il n’est pas dit qu’elle entendait, mais plutôt qu’elle écoutait.
Luc 10:39 (LSG) « Elle avait une sœur, nommée Marie, qui, s’étant assise aux pieds du Seigneur, écoutait sa parole. »
Ecouter est un art, au même titre que parler. En étudiant le thème « comment écouter ? », tu comprendras qu’écouter implique beaucoup plus que nous ne le pensons. Ma fonction de pasteur me permet de me rendre compte qu’écouter requiert certaines compétences. C’est toute une attitude à adopter. C’est plus que s’asseoir et regarder une personne dans les yeux, pendant qu’elle parle.
Aussi lorsque le Seigneur disait : « Ecoutez ! » comme nous l’avons évoqué dans la première raison, il disait une chose assez profonde. L’Apôtre Jacques nous demande même d’être prompt à écouter.
Jacques 1:19 (LSG) « Sachez-le, mes frères bien-aimés. Ainsi, que tout homme soit prompt à écouter, lent à parler, lent à se mettre en colère. »
3/ Nous ne réécoutons pas la parole de Dieu
L’une des raisons pour lesquelles nous n’avons pas la force d’obéir à la Parole de Dieu, vient du fait que nous ne réécoutons pas les messages. Même les psychologues disent que vous devez écouter et réécouter un certain nombre de fois pour comprendre et saisir profondément une pensée ou un discours.
Nous aimons sauter de révélation en révélation sans prendre le temps d’étudier ce que nous avons suivi.
Romains 10 : 17 (LSG) affirme ceci : « La foi vient de ce qu’on entend, et de ce qu’on entend la parole de Dieu. »
(Français courant) « La foi vient de ce qu’on écoute la nouvelle proclamée et cette nouvelle est l’annonce de la Parole de Christ. »
Remarquons que le verbe entendre a été utilisé ici deux fois. Ceci signifie qu’il faut entendre encore et encore pour avoir assez de foi et donc mettre en pratique la Parole. Nous pouvons donc affirmer qu’entendre deux fois, équivaut à écouter.
C’est tout simple, plus vous écoutez la même chose, encore et encore, mieux vous allez comprendre et plus vous aurez la force de mettre en pratique ce que vous aurez reçu et cru dans votre esprit. La Bible dit que lorsque nous recevons la Parole et y croyons, elle nous donne un certain pouvoir.
Jean 1:12 (LSG) « A tous ceux qui ont reçu et qui ont cru, la parole leur a donné le pouvoir. »
Ecouter une seule fois un enseignement ne vous donnera pas assez de pouvoir pour mettre en pratique ce que vous avez écouté. C’est pour cette raison que les messages sont enregistrés, mais très peu, au fond, en font l’usage qu’il faut.
Désormais donc, veillons non seulement à écouter mais aussi à réécouter, car nous avons compris que ceci augmentera suffisamment notre capacité pour obéir à la Parole de Dieu.
4/ La puissance de la méditation
Cette raison est probablement l’une des raisons les plus fondamentales parmi celles que nous avons commencé à citer. Josué 1:8 (LSG) dit : « Que ce livre de la loi ne s’éloigne point de ta bouche, médite-le jour et nuit […] »
Il n’est pas rare de se rendre compte que très peu, mais alors vraiment très peu, d’entre les enfants de Dieu mettent ce verset en pratique. Il y’a une clé dans ce passage que nous pourrions aussi appeler un secret.
Le verset dit : « Médites pour agir ». Nous savons que méditer c’est réfléchir, penser profondément et longuement, sur un sujet donné. Ceci nous montre que lorsque nous méditons, lorsque nous pensons régulièrement et profondément, nous trouverons la force d’agir en fonction de ce que la Parole de Dieu nous demande de faire.
Ce passage de Josué nous explique qu’il y’a dans le fait de penser longuement et le fait de proclamer, c’est-à-dire confesser la Parole de Dieu, une force que nous allons trouver pour agir, pour obéir à la parole de Dieu.
Ce qui implique en clair que le fait de ne pas avoir assez de force pour obéir aux instructions divines vient du manque de méditation.
Pose-toi la question de savoir à quand remonte la dernière fois que tu t’es assis(e) pour méditer sur les écritures ? Quel est ton rythme de méditation, quelle est ta discipline à ce propos ?
Tout ceci nous donne de l’espoir et nous montre qu’il est possible de mettre toute la Parole de Dieu en pratique, car si le Seigneur dit que Ses commandements ne sont pas pénibles, c’est qu’ils ne sont pas pénibles.
1 Jean 5:3 (LSG) « Car l’amour de Dieu consiste à garder ses commandements. Et ses commandements ne sont pas pénibles. »
1 jean 5:3 (PDV) « Oui Aimer Dieu, c’est garder ses commandements et ses commandements ne sont pas difficiles. »
La loi de la méditation est une puissance. Personne ne peut y échapper. Si toi et moi nous négligeons la méditation, un jour nous nous rendrons compte qu’il y’a beaucoup de superficialité dans notre marche chrétienne.
Il arrive que certains attendent que le pasteur vienne mettre en pratique pour eux ce qu’il a prêché. Ça n’arrivera jamais. Chacun à son rôle à jouer.
Peu importe l’efficacité d’un médicament, si le médecin te l’a conseillé et que tu ne le prends pas, tu n’en connaîtras jamais l’efficacité et tu ne verras jamais les résultats de ce médicament.
Peu importe l’onction qui repose sur le prédicateur et peu importe la pertinence de son enseignement, si nous ne mettons pas en pratique ce qui est prêché, nous n’en verrons pas les résultats.
Ce que je retiens c’est que si nous trouvons quelque part qu’il y’a des aspects de la parole de Dieu que nous jugeons difficiles à appliquer, posons-nous la question de savoir si nous avons assez médité sur le sujet car Josué nous révèle que méditer profondément sur un sujet, nous donnera la capacité et assez de force pour obéir.